La Chine modifie l'ADN humain à l'aide de la technologie Crispr-Cas9 afin de pousser l'organisme à combattre les cellules malignes. Les expériences ont réussi, a confié à Sputnik Wu Shixiu, médecin chef adjoint du centre de cancérologie de Hangzhou.
La méthode serait efficace pour le traitement du cancer et moins dangereuse que la chimiothérapie. Mais pour l'instant, les patients ayant subi un tel traitement sont peu nombreux.
Aux États-Unis et en Europe, la technologie a longtemps été testée en laboratoire, mais en Chine, on la teste sur des humains.
Le sang prélevé sur le patient est soumis à une procédure spéciale en laboratoire à l'aide de Crispr-Cas9. Un tronçon de l'ADN qui réprime le système immunitaire est découpé, puis le sang avec l'ADN modifiée est transfusé au patient. L'organisme est censé pouvoir ainsi combattre les cellules cancéreuses.
Cependant, selon des chercheurs américains, la méthode provoque également des mutations inattendues dans d'autres zones de l'ADN, ce qui pourrait présenter des risques.
En outre, le côté moral de la question préoccupe les scientifiques occidentaux. Est-il admissible d'intervenir sur l'ADN humain? «En Chine, en revanche, il y a beaucoup moins de doutes. L'essentiel est d'aider le patient», dit Wu Shixiu.
«Pour l'instant, 21 patients ont pris part à l'expérience. L'efficacité s'est située à un niveau de 40%. Une personne reste en vie déjà depuis près d'un an après avoir suivi ce traitement», raconte le médecin.
Le cancer n'est pas la seule maladie qu'on peut traiter à l'aide de Crispr-Cas9, mais les chercheurs américains se montrent prudents. Il est ainsi difficile de prédire les conséquences de la modification des gènes. Cela pose également le problème de la modification de l'évolution de l'homme à l'aide de technologies nouvelles.
La Chine, pour sa part, est optimiste quant aux technologies de pointe, souligne Wu Shixiu. Selon lui, c'est la différence culturelle, la différence des systèmes de pensée entre l'Orient et l'Occident.