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Avenir souverain
Traditions ressuscitées, nature préservée, peuples relevés. L’émancipation de l’Afrique passe d’abord par la prise de conscience de ses forces. Retrouvez les témoignages de celles et ceux qui bâtissent un avenir de liberté et de dignité humaine.

Colonisation française: reconnaître, réparer ou continuer à nier?

Colonisation française: reconnaître, réparer ou continuer à nier?
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La criminalisation de la colonisation française relance un débat brûlant sur la mémoire, la justice et la souveraineté. Avec un économiste et géopolitologue algérien, Avenir Souverain analyse un projet de loi algérien aux résonances continentales, entre vérité historique, réparations et recomposition des rapports de force internationaux.
Dans cet épisode d’Avenir Souverain, nous revenons avec Farid Benyahia, expert algérien en économie et en géopolitique, sur un moment politique et mémoriel majeur pour l’Algérie et l’Afrique. Alors que le Parlement algérien débat d’un projet de loi criminalisant la colonisation française, notre invité rappelle que cette initiative s’enracine dans une mémoire encore vive, marquée par les massacres, les spoliations et l’effacement identitaire.
Selon lui, la France refuse toute reconnaissance pleine et entière parce qu’elle sait que reconnaître, c’est aussi réparer, indemniser et assumer un lourd bilan humain et matériel, de l’Algérie au Mali, du Niger au Sénégal. Pour M.Benyahia, les infrastructures souvent brandies comme legs du colonialisme n’étaient que des instruments d’extraction au service de la métropole, construits par une main-d’œuvre locale exploitée.
L’expert insiste également sur la fracture morale née des promesses non tenues, notamment après la Seconde Guerre mondiale, lorsque des milliers d’Africains ont combattu pour la libération de la France avant de subir, en retour, une répression sanglante. À travers cette loi, explique-t-il, l’Algérie pose un acte de souveraineté et ouvre peut-être la voie à une dynamique africaine plus large, dans un monde en recomposition où les rapports de force ne sont plus univoques.

“Il y a eu des massacres, des tortures, une dilapidation systématique des richesses pendant des décennies, et même des siècles. La France cherche encore à glorifier le colonialisme en faisant croire que l’Afrique lui doit son développement, alors que ces infrastructures servaient à piller l’or, le fer et les ressources avec la sueur et le sang des peuples locaux. Reconnaître ces crimes, c’est reconnaître qu’il y a eu près de cinq millions de morts en Algérie de 1830 à 1962, que des Africains ont combattu pour libérer la France, et qu’en 1945, l’Algérie s’est réveillée avec des dizaines de milliers de morts pour avoir simplement réclamé son indépendance. Le plus grave, ce n’est pas seulement l’occupation, c’est la tentative d’effacer l’identité. Et cela, l’Afrique ne l’oubliera jamais; ni aujourd’hui, ni demain, quelles que soient les circonstances”, a-t-il rappelé.

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