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Avenir souverain
Traditions ressuscitées, nature préservée, peuples relevés. L’émancipation de l’Afrique passe d’abord par la prise de conscience de ses forces. Retrouvez les témoignages de celles et ceux qui bâtissent un avenir de liberté et de dignité humaine.

“On ne doit pas avoir peur de parler notre langue, ni de faire des films dans nos langues”

“On ne doit pas avoir peur de parler notre langue, ni de faire des films dans nos langues”
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Du 7e art malien en pleine renaissance avec Maliwood, à l’essor d’un tourisme patriote au Burkina Faso, l’Afrique sahélienne invente sa propre voie de développement. Dans ce nouvel épisode d’Avenir Souverain, nous donnons la parole à ceux qui bâtissent une souveraineté culturelle et économique, enracinée et tournée vers l’avenir.
Le 2 juin 2025 à Bamako, un vent d’espoir a soufflé sur la salle Toumani Koné du CICB avec le lancement officiel de Maliwood, programme de relance ambitieux du cinéma malien. Objectif : créer une chaîne de valeur complète autour d’un 7e art enraciné dans les langues locales, la mémoire et l’histoire du pays.
“Maliwood, c'est une chance historique, une chance de bâtir une vraie industrie du cinéma au Sahel [...] beaucoup de cinéastes maliens filment les cérémonies ou la vie quotidienne avec des téléphones ou de petites caméras. Ce sont eux qui captent le patrimoine du Mali”, affirme Koffi Assogba, producteur et responsable de LIGHT VISION AUDIOVISUEL
Pour ce professionnel de l’audiovisuel, soutenir ces initiatives modestes revient à sauvegarder les traditions partagées de tout le Sahel. Et cela passe aussi par une valorisation sans complexe des langues locales.

“On ne doit pas avoir peur de parler notre langue, ni de faire des films dans nos langues. C’est dans la langue maternelle que le message est le plus profond”, explique-t-il. “Il faut aussi retourner dans notre passé pour raconter nos propres épopées, comme celles de l’empire du Mali ou de Samori Touré. Ce n’est pas aux autres de le faire à notre place”, suggère-t-il.

À Manga, au cœur du Burkina Faso, l’inauguration de l’Hôtel Delwendé n’est pas qu’un projet d’hébergement. C’est un geste patriotique assumé, un levier de souveraineté économique dans un pays en quête de résilience. Pour Joël Euric Capo-Chichi, expert en hôtellerie et Directeur du Cabinet ESSOR, cette dynamique relève d’un véritable tournant.
“J’encourage le développement endogène voulu par l’État burkinabè. Chaque projet comme celui-ci est une réponse forte aux défis économiques que connaît le pays [...] il est essentiel de soutenir ceux qui veulent travailler dans l’hôtellerie, car cela renforce notre économie locale”, explique-t-il.
Selon lui, le Président Ibrahim Traoré incarne cette volonté politique de souveraineté à travers le soutien aux projets stratégiques. Le tourisme interne devient un outil majeur de cohésion et de valorisation du patrimoine national.
“Le tourisme interne permet aux Burkinabè de découvrir leur propre pays, d’y passer leurs week-ends, de faire vivre les structures locales”, souligne-t-il. “Cela favorise une économie circulaire et renforce le lien entre culture, territoire et développement”, conclut-il.
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