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Mai 1945 en Algérie: "Les massacres de masse devaient permettre de préserver la société coloniale"

Mai 1945 en Algérie: "Les massacres de masse devaient permettre de préserver la société coloniale"
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Dans cet épisode de L’Afrique en Marche, Youssef Girard, historien français et auteur, spécialiste du Mouvement national algérien et de la guerre d’Algérie, explique les causes profondes de la violence des massacres du 8 mai 1945 en Algérie comme la "volonté des autorités françaises et des colons de préserver le statu quo colonial en Algérie".
"Les évènements du 8 mai 1945 s’inscrivent dans une double temporalité:
1.
Le temps long de la résistance et de la répression coloniale qui remonte à la conquête génocidaire de l’Algérie au XIXe siècle. Ainsi, de la résistance de l’émir Abdelkader aux manifestations du 8 mai 1945, le peuple algérien a opposé une résistance à la colonisation qui, en réponse, commit des massacres de masse.
2.
Le temps court de la guerre durant laquelle, suite au débarquement allié en Afrique du Nord, le mouvement national algérien dans sa diversité s’est réuni au sein des Amis du Manifeste et de la liberté (AML). La répression, qui commence le 18 avril 1945 dans la commune mixte de Ksar Chellala, a une fonction politique pour l’administration française: réprimer le mouvement national algérien afin de tenter de maintenir la domination coloniale intacte alors que la France a été affaiblie par la guerre de 1939-1945", affirme à Radio Sputnik Afrique Youssef Girard, historien français et auteur, spécialiste du Mouvement national algérien et de la guerre d’Algérie.

Et d’expliquer: "Dans son livre Le contrat racial, le philosophe Charles W.Mills expliquait la violence de la répression des oppositions à la domination coloniale en affirmant qu’"on remarque à maintes reprises le même schéma de massacre systémique. Ce schéma confirme qu’un tressaillement ontologique s’est propagé à travers le système politique blanc, suscitant ce qu’on pourrait appeler la terreur blanche afin de s’assurer que les fondations de l’univers moral et politique demeurent en place". La violence de la répression du 8 mai 1945 peut s’expliquer par cette volonté des autorités françaises et des colons de préserver le statu quo colonial en Algérie. Face à la montée en puissance des revendications nationales portées par les AML, au sein desquels les nationalistes révolutionnaires du PPA étaient majoritaires, les massacres de masse devaient permettre de préserver la société coloniale".

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