- Sputnik Afrique, 1920
Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

"En Europe, on est condamné à se rapprocher des BRICS"

Un économiste français: "Nous sommes en Europe, heureusement, condamnés à nous rapprocher des BRICS"
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Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Renaud Bouchard, économiste français à l’EHESS, à Paris, explique pourquoi le plan de réarmement de l’Europe a très peu de chance d’aboutir faute de moyens financiers, de compétences industrielles et d’ingénierie et enfin, d’effectifs. L’annonce de Macron est "totalement décalée de la réalité".
"En écoutant l’allocution du Président de la République, Emmanuel Macron, nous ne pouvons que reconnaître les propos d'un homme en grave désordre mental. Nous avons en fait affaire à un responsable qui est manifestement totalement hors sol, avec une vision de la géopolitique comme de l'économie politique ou de l'économie financière de son pays totalement décalée de la réalité", affirme à radio Sputnik Afrique Renaud Bouchard, économiste à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.

"Prenant le même tournant militariste que la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour se préparer à la guerre contre le présumé voire fallacieux danger que constitue pour l’Europe la Fédération de Russie, on aimerait lui demander: où va-t-il trouver les fonds, les armements et les effectifs d’hommes nécessaires pour la mener?", ajoute-t-il. En ce qui concerne la réussite de l’économie de guerre annoncée par Macron, M.Bouchard affirme qu’actuellement "en France, on ne sait pas ce que c'est qu'une économie de guerre comme il y a longtemps, en réalité, que toutes les structures industrielles ont été démantelées et tous les feux de la croissance ont été éteints les uns après les autres. On ne relance pas une industrie militaire en un claquement de doigts, il faut du temps, des moyens et des compétences".

En Russie, rappelle-t-il, "il aura fallu 20 ans pour pouvoir réarmer complètement le pays. Quand on lit la loi de programmation militaire française, on voit qu'en réalité, c'est un programme sur 10 ou 15 ans qui est mis en place. Faut-il encore avoir la volonté politique. Essayez de poser la question à tous les citoyens français autour de vous: ‘Est-ce que vous accepteriez d'être le dernier soldat français à mourir pour l'Ukraine?’ La réponse sera unanime et ça va être un non définitif. Parce que cette guerre n'est pas la nôtre!"
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