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Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

Sommet de Kazan: pour quoi les BRICS+ sont une alternative viable à la domination occidentale ?

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Dans ce numéro de L’Afrique en marche, Hélène Clément-Pitiot, chercheuse au Centre d'étude des modes d'industrialisation de l'École de Guerre Économique (EGE), explique les contraintes occidentales ayant poussé la Russie, la Chine, l’Inde et le Brésil à créer les BRIC en vue d’y échapper. Pour elle, le même but motive le Sud global.
"Les institutions internationales nées dans le sillage de la Seconde guerre mondiale, le FMI et la Banque mondiale, n’ont dans leur globalité laissé aucun droit de citer aux pays du Sud global, qui étaient encore dans leur majorité, notamment les pays africains, sous domination coloniale [des ex-puissances européennes comme la France, le Royaume-Uni, le Portugal, la Belgique, l’Espagne et l’Italie, ndlr]", affirme dans le nouveau numéro de L'Afrique en Marche Hélène Clément-Pitiot, économiste, chercheuse au Centre d'étude des modes d'industrialisation de l'École de Guerre Économique (EGE), à Paris.
Et d’expliquer : "les règles qui ont été établies en l’absence des pays du Sud global sont à ce moment en vigueur, donnant aux États-Unis et à leurs alliés, notamment au sein du G7, tous les pouvoirs d’imposer les politiques financières, monétaires et économiques qui favorisent leurs intérêts exclusifs au détriment du reste de l’humanité. À ce titre, il n’y a qu’à voir les droits de vote au FMI, dominés par ceux desAméricains qui ne prennent pas le moindre compte du changement colossal qui a eu lieu ces dernières décennies sur la scène internationale en termes économique, infrastructurel, démographique, scientifique et technologie. Actuellement, les Occidentaux n’ont plus l’avantage qu’ils avaient avant, en particulier au lendemain du démembrement de l’Union soviétique, face à des pays comme la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil auxquels on pourrait ajouter actuellement la Turquie et l’Iran. Malgré ce changement, les Américains et leurs alliés ne veulent rien voir ni entendre et continuent à revendiquer leur suprématie sur le reste des pays du monde contre vents et marrées et en usant de tous les moyens, y compris ceux de la guerre".
C’est cet aveuglement occidental qui, selon Hélène Clément-Pitiot, "n’a laissé aucun autre choix aux pays fondateurs du groupe BRICS, notamment après la crise de 2008-2009, que de chercher d’autres moyens qui pourraient leur permettre de ne plus être soumis au bon vouloir et aux caprices des élites globalistes occidentales. C’est ainsi que les BRICS sont nés, engendrant des dynamiques nouvelles en termes financier, infrastructurel, politique et militaire. Le tout dans un esprit de respect des valeurs civilisationnelles et de la souveraineté de chaque pays, offrant un cadre multilatéral où toute Nation pourrait s’exprimer et défendre ses intérêts. L’approfondissement de ces concepts et la création des institutions qui seraient à même de les promouvoir dans le monde sont les principaux défis auxquels seront confrontés les chefs d’État qui participeront au sommet de Kazan".
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