Le Nigeria doit opter pour la dédollarisation au sein des BRICS, plaide un avocat

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Dirigeants des Brics  - Sputnik Afrique, 1920, 19.02.2024
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L’entrée aux BRICS et le passage au commerce en monnaies nationales favoriserait l'économie nigériane, a déclaré à Sputnik l'avocat Femi Falana. Abuja montrerait la voie à l'Afrique en adhérant aux BRICS, ajoute-t-il.
Locomotive économique africaine, le Nigeria ne devrait pas rester un simple observateur des BRICS, mais adhérer au groupe, l’idée déjà avancée en novembre par le chef de la diplomatie nigériane, a déclaré à Sputnik l'avocat Femi Falana. Cela permettrait de réfléchir à une alternative au dollar.
"En tant qu'Africains, nous ne pouvons pas nous permettre de nous lier perpétuellement aux anciens régimes coloniaux. La lutte contre la domination du dollar est la continuation de la lutte pour la décolonisation du continent africain, dans toutes ses ramifications", a-t-il affirmé.
Le recours aux monnaies nationales représente une alternative et permettrait de secouer le joug du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) dont les réglementations sont "dangereuses" pour l'Afrique, selon lui.
Ces deux institutions ont d'ailleurs tenté de faire dérailler l'accord de 2008 entre Pékin et Abuja, qui permet aux Nigérians d'échanger du naira en Chine, tandis que les Chinois du Nigeria peuvent échanger du yuan, rappelle l'avocat.

"Si le Nigeria peut rejoindre les BRICS, cela influencera un certain nombre de pays africains, et une fois que nous y parviendrons, nous briserons les barrières commerciales, de sorte que si les pays sont encouragés à commercer dans leur propre monnaie, cela aidera l'économie de l'Afrique", a poursuivi l'avocat.

Le pétrole, le gaz et certaines matières premières sont des produits que le Nigeria devrait commencer à échanger en nairas, exhorte Femi Falana.
Outre les règlements en monnaies nationales, les BRICS songent aussi à créer une monnaie commune, qui ne pourrait qu'être bénéfique dans l'optique d'un monde multipolaire.
"L'avantage pour nous, en tant que continent, est que nous allons bénéficier d'un soutien international pour faire du commerce entre nous dans nos monnaies nationales. En fin de compte, les BRICS disposeront de leur propre monnaie qui remettra en question la domination du dollar américain. Ce serait très bon pour la lutte pour un nouvel ordre économique international", a conclu l'avocat.

Élargissement des BRICS

En novembre dernier, Yusuf Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères, avait déclaré aux journalistes que son pays chercherait à devenir membre des BRICS d’ici deux ans pour faire entendre sa voix au sein des organisations internationales influentes.
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont de fait devenus BRICS+ le 1er janvier dernier, après l’adhésion de l’Arabie saoudite, de l’Egypte, des Émirats arabes unis, de l’Éthiopie et de l’Iran. Cette association envisage de s’élargir davantage ces prochaines années. Dix-sept autres pays ont le statut de partenaires du groupe.
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