Les expulsions de citoyens russes âgés de Lettonie sont un "génocide"

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Passeport - Sputnik Afrique, 1920, 15.01.2024
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Privation de droits civiques, retrait de l’assurance maladie et de la pension de retraite… Tel est le traitement que la Lettonie réserve aux ressortissants russes âgés pour les pousser vers la sortie, témoigne auprès de Sputnik Boris Katkov, expulsé à 82 ans en janvier 2024 de ce pays balte.
En effet, les autorités lettones leur posent des questions "jésuitiques" sur leur point de vue à l'égard de la Crimée et d’autres situations géopolitiques. Ceux qui donnent des réponses incorrectes ne peuvent pas se présenter au test de langue et font l’objet d’une expulsion, a expliqué Boris Katkov.
"C’est un vrai génocide. Pourquoi? Parce que ceux qui ont échoué aux examens étaient privés d’accès aux soins médicaux et leurs comptes ont été fermés. Les pensions ont été supprimées. C'est fini, il n'y a rien pour vivre", a déploré M.Katkov.
L’objectif de ces mesures est de créer des conditions de vie intenables pour contraindre les résidents de nationalité russe à partir, considère l’octogénaire.
Et de poursuivre: "Comment partir quand ils ont des enfants, des petits-enfants. Tout comme moi. Ils ont une famille. Des enfants, des petits-enfants, des arrière-petits-enfants. Rien, aucune réaction de la part des politiciens européens".

Son expulsion

À Riga, il était à la tête d’une association regroupant des concitoyens et était un représentant de l'Université fédérale de la Baltique située à Kaliningrad.
L’association que dirigeait M.Katkov aidait les citoyens d’origine russe obligés par les autorités de se soumettre à un test de langue lettone associé à un questionnaire. L’organisation fournissait des conseils pour répondre de la manière voulue aux questions et éviter de se faire expulser.
Riga a prétendu que l’octogénaire présentait une menace pour la sécurité nationale et l’a sommé de quitter le territoire sous 24 heures. De plus, M.Katkov a été interdit de territoire pour une durée indéterminée.

Peur pour ceux qui y restent

Le retraité a été accueilli par l’administration de Kaliningrad, mais son épouse, leurs enfants et petits-enfants sont restés en Lettonie. Le retraité avoue qu’il s’inquiète pour ses proches et ceux qu'il avait aidés pendant tant d'années.
"Je m'inquiète pour les personnes qui sont restées là-bas. Je m'inquiète pour les personnes qui ont travaillé avec moi. Des centaines de personnes que j'ai aidées, de manière désintéressée. Je m'inquiète pour les étudiants, ils sont 15, qui ont été sélectionnés pour faire leur études. Nous voulions les amener ici [à Kaliningrad, ndlr], pour leur faire découvrir l'université", a déclaré M.Katkov.

Les réactions en Russie

L'ambassade de Russie a exprimé son indignation pour cette expulsion. Riga a violé le principe de non-séparation des familles, a noté la mission russe.
"Clairement, pour tout État, une telle pratique d'expulsions forcées est une honte absolue", a pour sa part réagi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
L’expulsion de M.Katkov "viole les droits de l'homme et les libertés et vise à intimider les résidents russophones de Lettonie, victimes de manifestations néonazies et de russophobie", a déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe. Elle a pointé le caractère provocateur et politique de cette mesure.
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