Les pays du Golfe utiliseront-t-ils l’arme pétrolière pour faire arrêter les bombardements de Gaza?

© AP Photo / HOMilitaires israéliens, le 5 novembre 2023
Militaires israéliens, le 5 novembre 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 13.11.2023
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L’éventuelle pression pétrolière appliquée pour mettre fin à l’offensive à Gaza frapperait Israël, mais aussi d’autres pays consommateurs, comme la Chine. De plus, les pays du Golfe ne souhaitent pas entrer dans une confrontation ouverte avec Washington et les pays européens, estiment des analystes saoudien et palestinien interrogés par Sputnik.
Pourquoi les pays du Golfe n’utilisent-ils pas le pétrole pour faire pression sur les pays occidentaux afin de stopper les bombardements israéliens de Gaza? Sputnik a posé cette question à deux analystes du Moyen-Orient.
Normalement, le pétrole devrait être exclu de la politique, avance Saad Abdullah al Hamid, analyste politique saoudien. Pourtant, l’arrêt des livraisons de brut pourrait être évoqué si Israël "ne cesse pas ses attaques contre la bande de Gaza".
"L’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe cherchent à résoudre le conflit de manière pacifique. Tout le monde comprend que le recours à la pression pétrolière frapperait non seulement Israël et les pays qui le soutiennent, mais aussi d’autres États tels que la Chine et d’autres consommateurs de pétrole", argue-t-il.
De plus, Israël et ses alliés n’oseront pas prolonger les combats par peur de pression pétrolière, à son avis.

"La crise ukrainienne et la façon dont elle a grandement affecté les États-Unis et l’Europe dans le secteur énergétique est sous nos yeux. Il existe une forte probabilité d’une récession, ce qui entraînerait une hausse du prix du pétrole pour les pays occidentaux", explique-t-il.

L’absence de la volonté politique

Les pays du Golfe n’utilisent pas l’arme pétrolière parce qu’ils "n’ont pas la volonté d’entrer dans une confrontation ouverte avec l’administration des États-Unis et les pays européens", considère Husam al Dajni, expert palestinien.
Les pays arabes sont bien conscients des conséquences d’une telle confrontation sur leur économie et leurs intérêts, poursuit-il.
De plus, dans la politique mondiale, "un deuxième pôle politique" qui pourrait protéger les pays arabes "si les pays occidentaux les attaquent" est encore en train de se former, pointe-t-il.
Enfin, "la dépendance du système économique arabe régional à l’égard des États-Unis est très élevée. Pour prendre une décision contraire aux intérêts américains, il faudrait d’autres circonstances, d’autres politiques et d’autres dirigeants. Tout cela n'est pas réuni pour le moment", constate-t-il.
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