Les tunnels du Hamas priveraient "Israël de sa supériorité aérienne", selon un politologue iranien

© AP Photo / Ohad ZwigenbergDes chars israéliens se dirigent vers la frontière de la bande de Gaza dans le sud d'Israël le jeudi 12 octobre 2023.
Des chars israéliens se dirigent vers la frontière de la bande de Gaza dans le sud d'Israël le jeudi 12 octobre 2023. - Sputnik Afrique, 1920, 31.10.2023
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Les tunnels souterrains créés par le Hamas dans la bande de Gaza "peuvent priver Israël de sa supériorité aérienne et militaire, et le forcer à s'engager dans un combat au corps à corps", estime un spécialiste iranien du Moyen-Orient auprès de Sputnik.
Israël a annoncé le lancement de la troisième étape de son opération terrestre contre le Hamas, mais Tsahal risque de perdre l’avantage en raison des tunnels aménagés par ce mouvement dans la bande de Gaza, a déclaré à Sputnik Emad Abshenass, politologue iranien et expert du Moyen-Orient.
"[Les tunnels sous Gaza] peuvent priver Israël de sa supériorité aérienne et militaire, et le forcer à s'engager dans un combat au corps à corps", avance ainsi M.Abshenass.
Même si tous les analystes s’accordent à dire que les soldats israéliens peuvent battre les Palestiniens au combat rapproché, leurs pertes pourraient se chiffrer à 26 soldats pour un seul combattant du Hamas, calcule-t-il.
Selon les informations dont dispose l’analyste, les infrastructures souterraines forment une véritable ville située à entre 30 et 70 mètres de profondeur et desservie par plus de 650 kilomètres de tunnels.
Ceux-ci sont suffisamment larges pour y faire circuler camions comme véhicules blindés et ils sont dotés de systèmes de ventilation, d'alimentation électrique, d'épuration de l'eau déconnectés des systèmes publics, affirme M.Abshenass.
"Protégés par une couche de ciment, d'argile, de sable, etc.,, [les militants du Hamas] peuvent rester entre cinq mois et deux ans sans sortir de leurs cachettes et disposent de toutes les installations nécessaires à la vie", détaille le spécialiste iranien.
"Les entrées et sorties de ce système sont faites de sorte qu’il est très difficile de les repérer. Sans carte, il est impossible de passer d'un tunnel à l'autre, et leur emplacement est tenu strictement secret. Les services israéliens ont tenté d'étudier la ville souterraine et d'en obtenir une carte à l'aide d'un satellite militaire américain, mais ils n'y sont pas parvenus", indique l’expert.

Une vraie protection?

Même si les bombes américaines utilisées par Israël sont capables d’atteindre des abris à 30 mètres sous terre, les tunnels sont quand même hors de portée de ces munitions. En outre, les bâtiments détruits de Gaza créent une couche de protection supplémentaire au-dessus de nombreux tunnels, souligne M.Abshenass.
Pour autant, Andreï Kochkine, colonel à la retraite et membre de l’Association des politologues militaires, avait émis des réserves auprès de Sputnik quant à la capacité des gravats de fournir une protection supplémentaire aux infrastructures souterraines du Hamas.
Selon lui, "une pile de débris de briques offrira une coquille relativement fiable qui sera difficile à pénétrer", mais ces débris pourraient "bloquer des sorties et des entrées, détruire en quelque sorte l’infrastructure de communication". Qui plus est, Tsahal peut utiliser des armes qui peuvent perforer des tas de décombres, avait rappelé M.Kochkine.

Après le blocus et les frappes aériennes, Tsahal déploie ses troupes à Gaza

Ce 31 octobre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé que l’opération militaire contre le Hamas était entrée dans sa troisième phase. "Tsahal a étendu sa présence terrestre dans la bande de Gaza. Il le fait par étapes mesurées, puissantes, en progressant de manière méthodique", a assuré le dirigeant israélien au cours de la réunion du cabinet de ministres.
Il a souligné que les autorités poursuivaient leurs efforts visant à libérer tous les otages. "Il y aura des embûches, des difficultés, des pertes", a annoncé le Premier ministre avant de répéter sa promesse d’anéantir le Hamas.
L’armée israélienne mène son opération dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, date de lancement de l’opération Déluge d’Al-Aqsa par les Brigades Al-Qassam du Hamas. Ce jour-là, plus de 4.000 roquettes ont été tirées contre le territoire israélien et des combattants du mouvement ont pénétré dans l’État hébreu, tuant des civils et prenant des otages. Israël a répondu par des bombardements et un blocus total de la bande de Gaza. Les échanges de frappes ont déjà fait des milliers de morts, de part et d’autre.
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