Les restes d’un bébé africain toujours détenu par un musée britannique

© Sputnik . Alex MacNoton / Accéder à la base multimédiaLondres
Londres  - Sputnik Afrique, 1920, 23.10.2023
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Les restes d’une enfant Bambuti mort-née ont été retirés du catalogue d’un musée anatomique britannique. Le corps, daté de 1906, pouvait être consulté à des fins de recherche médicale. Le musée tente de déterminer s’il peut être rapatrié en RDC.
Un musée anatomique de Londres a jusqu’ici en sa possession les restes d’un bébé mort-né africain, du peuple Bambouti, a découvert l’écrivaine britannique Nadifa Mohamed, relate le Guardian. Elle était en train de préparer un documentaire sur les "zoos humains" au Royaume-Uni.
Le corps du bébé faisait partie du catalogue du Musée de Hunter du Collège royal de chirurgie d’Angleterre. Il date de 1906. La mère du bébé, de l’ethnie Bambuti, a été emmenée de l’Afrique au Royaume-Uni en 1904 par l’explorateur britannique James Harrison.
Les restes faisaient partie du catalogue et pouvaient être demandés pour être consultés dans le cadre de recherches médicales.
"Je pense que dans ce cas particulier, il n’y a aucune raison pour que le musée garde son corps. Il a probablement été pris illégalement sans consentement, il a été traité comme un jouet" par des médecins de l'époque, a avancé Nadifa Mohamed. La fillette "mérite le respect d’être enterrée après près de 120 ans", selon elle.
Contactée par Nadifa Mohamed, la tribu Bambuti, de la République démocratique du Congo (RDC), a dit ignorer que la petite fille avait été laissée au Royaume-Uni et était en possession du musée. "Dans leur culture, le bébé n’est pas en repos tant qu’il n’a pas été enterré dans son propre sol en RDC", a-t-elle fait savoir.

L’argumentation du musée

Le Collège royal de chirurgie d’Angleterre, qui chapeaute le musée anatomique de Hunter, a tenté de clarifier la situation.
Les restes du bébé n'ont pas été exposés dans les musées britanniques depuis 20 ans, a expliqué son porte-parole. Cependant, ils étaient disponibles pour de "véritables recherches médicales".
Après avoir été contacté par Nadifa Mohamed, le personnel du musée a retiré la dépouille de son catalogue.
"Compte tenu de la sensibilité de l’affaire", le Collège veillera "à ce qu'aucune autorisation pour des recherches médicales sur les restes de l'enfant mort-née ne soit accordée".
Pour le moment, le Collège, ayant une procédure de rapatriement "établi", tente de déterminer si un représentant du peuple Bambuti peut faire avancer l’affaire.
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