Recul militaire français en Afrique: l’influence de Paris va être "durement affectée"
09:26 21.10.2023 (Mis à jour: 09:28 21.10.2023)
© AP Photo / Jerome DelayDes soldats français de l'opération Barkhane débarquent à Niamey, au Niger, avant d'être transférés en France (archive photo)
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Avec le retrait militaire français du Sahel, les pays concernés doivent mutualiser leurs forces pour répondre aux défis sécuritaires, avance auprès de Sputnik Afrique Abdou Karim Diakhate, analyste politique sénégalais. D’autres États, à l’instar du Mali, du Burkina et du Niger, pourraient sortir de l’orbite française, selon lui.
La diminution de la présence militaire française au Sénégal, annoncée récemment, en plus du retrait au Niger, sera "à coup sûr un tournant dans la politique française en Afrique", affirme auprès de Sputnik Afrique Abdou Karim Diakhate, directeur de publication du magazine Le Panafricain, analyste politique sénégalais.
"La présence et l’influence de la France vont être durement affectées", précise-t-il.
La question se pose sur la manière dont les pays du Golfe de Guinée vont contrer dorénavant la menace terroriste, ainsi que la piraterie maritime et les trafics multiformes.
"Un début de solution"
Les pactes de défense mutuelle, conclus entre des pays sahéliens pourraient constituer une forme efficace en réponse au défi, selon Abdou Karim Diakhate:
"La mise en place par le Mali, le Niger et le Burkina Faso de l’Alliance des États du Sahel [l’accord a été conclu en septembre dernier, ndlr] peut être un début de solution. Toutefois, le combat à mener requiert une mutualisation des forces de l’ensemble des pays de la sous-région et un appui conséquent de la communauté internationale".
Ces nouvelles structures demanderont l’appui et le soutien des organisations continentales et régionales, comme l’Union africaine ou la CEDEAO.
"Il est évident que si les problèmes persistent, si les menaces sécuritaires ne sont pas pleinement prises à bras le corps, d’autres pays tels que ceux du Golfe de Guinée pourraient avoir des velléités à sortir de ce que semble être une certaine mainmise de la France sur leur développement", récapitule-t-il.