"Nous voulons la fin de l’impérialisme": l’Afrique défend sa propre façon de se construire

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Continent africain - Sputnik Afrique, 1920, 06.10.2023
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Il faut mettre fin aux tendances impérialistes qui entravent le développement du Sud global, a indiqué à Sputnik Afrique le chef de l’Union Panafricaine de la Jeunesse. Dans ce contexte, les BRICS et le Club de discussion Valdaï permettent de repenser les partenariats et de renforcer la voix de l’Afrique dans le monde.
L’Afrique cherche à définir sa propre civilisation sur un pied d’égalité avec les autres acteurs mondiaux, a estimé auprès de Sputnik Afrique le secrétaire général de l’Union Panafricaine de la Jeunesse, en marge du Club de discussion Valdaï à Sotchi.
La multipolarité, qui est l’un des sujets principaux abordés lors de cet événement, englobe les aspirations du continent africain:
"Nous voulons être des acteurs égaux et avoir une chance équitable d’exprimer nos opinions et d’être capables de définir notre propre civilisation de manière égale", a déclaré Ahmed Bening Wiisichong.
"Nous voulons la fin de l'impérialisme. […] C'est un cri lancé à tout le monde, pas seulement à l'Afrique mais à l'ensemble du Sud global. Car le plus grand défi […], ce sont les tendances impérialistes et d'autres personnes qui pensent que leur civilisation et leurs opinions doivent remplacer les intérêts et les opinions des autres. Et c’est ce que nous, les Africains, attendons avec impatience de voir avancer".

Enjeux des BRICS

De ce point de vue, l’adhésion de deux pays africains aux BRICS pourrait donner un coup de fouet. Disposant désormais d’une voix pour une meilleure représentation à l’échelle mondiale, l’Afrique s’attend à ce que "les BRICS deviennent une entité influente capable de changer l’ensemble du récit et de la dynamique mondiale, et même d’être en mesure de redéfinir l’architecture financière mondiale", souligne le responsable.
Deuxièmement, le continent s’intéresse à la façon dont les BRICS peuvent "entraîner le reste du monde, en particulier le Sud global".
Revenant sur les coups d’État au Burkina Faso, au Niger, en Guinée, le responsable a fait état du changement du paysage politique et démocratique en Afrique. Dans ce contexte, le continent veille à ce que cette situation en transformation ne soit pas définie "pour un segment ou une unité particulière du monde":
"Nous voulons que l’Afrique soit considérée comme une région en voie de décolonisation et qui lutte également contre le néocolonialisme".

Attentes du forum Valdaï

L’Afrique cherchant sa propre voie, les discussions du forum Valdaï proposent une vision à la jeunesse africaine "beaucoup plus ouverte et plus large, ce à quoi devrait ressembler le nouvel ordre mondial du point de vue russe et aussi pour nous, Africains, qui effectuons une analyse comparative", poursuit le leader ghanéen de la jeunesse.
En plus de cela, cet événement international offre une possibilité d’"approfondir la conversation" entre la Russie et l’Afrique et de définir les conditions actuelles de leurs "relations sociales, économiques, politiques et culturelles".
Le discours de Vladimir Poutine lors du forum suscite ainsi beaucoup d’intérêt, comme ses autres interventions qui abordent le partenariat russo-africain. Par exemple, "il a fait quelques révélations intéressantes sur le nouveau type de relation que la Russie souhaite entretenir avec l'Afrique" au cours du forum Russie-Afrique, qui s’est tenu en juillet à Saint-Pétersbourg.
"Nous voulons travailler avec la Fédération de Russie comme nous l’avons fait avec l’Union soviétique avant l’indépendance", a déclaré Ahmed Bening.

Hypocrisie de l’Occident

Dans ce monde en transformation, une grande partie du monde (Afrique, Chine, Russie) essuie l’impact de la représentation partiale fournie par les médias occidentaux qui font les "reportages les plus injustes":
"Ils définissent toujours l’Afrique comme une grande jungle où siègent des dictateurs non civilisés", a lancé M.Bening. Il a également mis en valeur "l’hypocrisie" de ces médias qui se disent prôner "la liberté d’expression" et qui interdisent les agences russes d’information telles que RT et Sputnik dans le même temps.
Mais une telle politique ne semble pas ne pas avoir d’effet sur la confiance de la population, poursuit le responsable. Il est revenu sur "les statistiques selon lesquelles même en Europe et en Amérique, les médias suscitent très peu d'intérêt de la part des citoyens":
"Cela signifie que leurs citoyens souhaitent obtenir de nouveaux types d’informations", ce alors que RT et Sputnik "devraient avoir la possibilité de donner leur version des faits".
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