"Sommet crucial": les déclarations clés du discours de Lavrov à l’issue du G20
10:37 10.09.2023 (Mis à jour: 14:07 10.09.2023)
© Sputnik . Press Service of the Russian Foreign Ministry / Accéder à la base multimédiaministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov
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À l’issue du sommet du G20, qui a eu lieu les 9 et 10 septembre en Inde, le chef de la diplomatie russe a souligné que l’événement est devenu crucial. Il a confirmé l'intention des pays du Sud global de renforcer leur position, et a rappelé à l'Occident qu’il ne sera pas en mesure de poursuivre sa ligne de domination et de rester hégémonique.
Les pays occidentaux n'ont pas réussi à "ukrainiser" l’agenda du sommet du G20, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères ce 10 septembre, à l’issue de l’événement à New Delhi.
"C'est en grande partie grâce à la position consolidée du Sud global, qui défend ses intérêts légitimes, qu'il a été possible d'empêcher la tentative de l'Occident d'ukrainiser à nouveau l'ensemble de l'ordre du jour, au détriment de la discussion sur les tâches urgentes des pays en développement", a indiqué Sergueï Lavrov.
Selon le ministre, "le paragraphe sur l'Ukraine est inclus et fait l'objet d'un consensus, mais il ne s'agit pas de l'Ukraine":
"La crise ukrainienne est mentionnée, mais exclusivement dans le contexte de la nécessité de résoudre tous les conflits qui existent dans le monde, de résoudre ces conflits conformément à tous les objectifs et principes de la Charte des Nations unies".
Un sommet crucial
Pour le ministre, le sommet du G20 à New Delhi est devenu crucial en termes d'orientations sur l'équilibre des intérêts du monde dans l'économie:
"La déclaration [du groupe, ndlr] rappelle tout ce qui doit être réalisé conformément aux promesses faites de longue date et mis en œuvre pour garantir l’équilibre des intérêts dans l’économie mondiale. Le chemin n’est pas court, mais ce sommet a néanmoins marqué un tournant en mettant clairement l’accent sur ces tâches".
Une réforme interne
Selon M.Lavrov, ce sommet a été un succès, mais le groupe fait l'objet d'une réforme interne.
"Le sommet est un succès inconditionnel, de la présidence indienne, de nous tous. Le G20 connaît une réforme interne. Cela s'est traduit par une activation significative des membres du G20 issus du Sud global", a-t-il souligné.
En outre, d’après le ministre, avec le soutien de l'Inde, ces pays ont insisté pour que leurs intérêts soient pris en compte:
"En conséquence, ils ont été inclus dans la déclaration. Tout le pathos des accords, qui portent sur des questions directes du mandat du G20, est que le Sud global veut renforcer son rôle dans les mécanismes de la gouvernance mondiale afin de refléter son poids réel dans les affaires du monde".
Une impulsion à la réforme du FMI
Les résultats du sommet du G20 donneront une impulsion positive à la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation mondiale du commerce, a indiqué Sergueï Lavrov.
"La déclaration [finale du G20, ndlr] formule les tâches de réforme du Fonds monétaire international, où depuis longtemps, si les quotas et les votes sont répartis de manière équitable, les Américains n'auront plus de ticket bloquant, lequel est maintenu artificiellement. Le sommet donnera une impulsion très sérieuse et positive à la réforme du FMI et de l'Organisation mondiale du commerce", a-t-il dit.
Un ultimatum à la Russie?
Les affirmations selon lesquelles les pays occidentaux ont présenté un ultimatum à la Russie dans la déclaration du G20 sont ridicules, d’après le ministre russe:
"Ce que les médias écrivent, j'ai lu différentes évaluations [sur le contenu de la déclaration du sommet du G20, ndlr]. D'un côté, le Financial Times affirme qu'il s'agit d'un échec de l'Occident, de l'autre, quelqu'un d'autre, Reuters, à mon avis, écrit que cette partie de la déclaration commune a été approuvée par l'Occident et remise comme un ultimatum à la Russie. C'est ridicule! Des adultes répandent des rumeurs qui ne peuvent tout simplement pas être prises au sérieux".
Il a fait remarquer que le texte du document mentionné est disponible pour lecture.
Fin de l’hégémonie occidentale
L'Occident ne sera pas en mesure de poursuivre sa ligne de domination et de rester hégémonique, a noté le ministre.
"L'Occident ne pourra pas rester hégémonique, compte tenu du fait que de nouveaux centres de développement mondial sont objectivement apparus il y a longtemps et qu'ils gagnent en puissance", a-t-il précisé.
Il a ajouté qu'après ce sommet, les pays occidentaux devraient réfléchir dans quelle mesure ils peuvent "s'engager à poursuivre leur ligne de domination".
Sanctions vs exportations russes
En plus, d’après le chef de la diplomatie russe, Moscou apprécie les efforts du secrétaire général de l'Onu, António Guterres, sur la question des céréales, mais ils sont condamnés si l’Occident promet seulement de faire des pas vers Moscou.
"Nous apprécions les efforts déployés par António Guterres... Mais ces efforts sont voués à l'échec dans une situation où l'Occident ne fait que promettre. Cela a contraint le porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies à admettre l'autre jour, lors d'une conférence de presse, que le secrétariat, dans ses efforts, ne violait en rien le régime de sanctions imposé illégalement à la Russie", a indiqué M.Lavrov.
Il a souligné que tous les efforts de M.Guterres visaient à lever les sanctions sur les exportations d'engrais et de produits alimentaires russes.
Vers la réanimation de l’accord céréalier?
Le ministre a aussi tenu à souligner que la Russie serait prête à revenir à l’exécution de la partie ukrainienne de l’accord céréalier "ce jour même" lorsque tous les obstacles à l'exportation des produits agricoles russes seraient levés.
La stabilité stratégique
De plus, M.Lavrov a fait savoir que les pourparlers sur les questions de stabilité stratégique avec les États-Unis ne pourraient avoir lieu dans les conditions actuelles.
Il a aussi dit qu'il n'avait eu aucun contact avec les représentants américains lors de l’événement.
Un éventuel élargissement du G20
Le chef de la diplomatie russd n'a pas exclu que l’Union économique eurasiatique (UEEA) rejoigne le G20 à l'avenir.
Selon lui, l’UEEA pourrait rejoindre le groupe en suivant l'exemple de l'Union africaine en tant qu'association régionale importante.
Le prochain sommet
Le Sommet virtuel du Groupe des 20 devrait se tenir fin novembre, d’après le ministre:
"Le Premier ministre [indien, ndlr] Modi, clôturant la dernière réunion d'aujourd'hui, a déclaré qu'il convoquerait en ligne, par vidéoconférence, un autre sommet du G20 avant la fin de l'année. Très probablement, ce sera à la fin du mois de novembre".