- Sputnik Afrique, 1920
Sommet des BRICS 2023 en Afrique du Sud
L'Afrique du Sud a accueilli, du 22 au 24 août 2023, le XVe sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Il a été décidé qu'à partir de 2024, six nouveaux membres rejoindront l'organisation: l'Argentine, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Ethiopie, l'Iran et l'Arabie saoudite.

L'élargissement des BRICS va "rééquilibrer les échanges et la géopolitique", selon Nathalie Yamb

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Nathalie Yamb - Sputnik Afrique, 1920, 24.08.2023
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Les BRICS ont frappé un grand coup en accueillant de nouveaux membres, en particulier africains, ce qui montre l’importance du continent dans l’édification d’un modèle multipolaire, comme l’a expliqué à Sputnik Afrique la militante panafricaine Nathalie Yamb.
Un apport de sang frais. En ouvrant leur porte à six candidats, les BRICS ont renforcé leur position à l’international et signé la fin du modèle unipolaire occidental, a déclaré à Sputnik Afrique Nathalie Yamb, militante panafricaine.
Cette extension va donner espoir aux pays émergents qui souhaitent un rééquilibrage géopolitique, tandis que les candidats déçus redoubleront sans doute d’efforts pour intégrer le groupe lors d’une deuxième phase d’ouverture, a déclaré la militante.
"C'est le lancement d'un monde réellement multipolaire qui mettra fin au modèle hégémonique pratiqué par une minorité de pays occidentaux. L’élargissement va donner espoir à beaucoup d'autres pays, pour voir les relations internationales changer de méthodologie, changer de ton dans les mois et les années à venir", explique-t-elle ainsi.
L’Afrique se taille d’ailleurs la part du lion chez les nouveaux venus, puisque l'Égypte et l'Éthiopie ont vu leur adhésion acceptée. Un signe que le continent peut peser sur les débats internationaux. D’autant que les BRICS fonctionnent sur le modèle "un pays, une voix", contrairement à l’Onu, où seuls comptent les votes de quelques pays, en particulier ceux siégeant de manière permanente au Conseil de sécurité, explique encore Nathalie Yamb.
"C’est très encourageant pour l'Afrique de voir que, dans la première phase d'élargissement, des pays du continent entrent directement. C'est un très bon signal pour engager les autres à faire mouvement. Le Président Ramaphosa l'a dit: c'est une première phase. Il y en aura une deuxième, il y en aura une troisième. Ça permet aussi de voir que l'Afrique commence à peser dans ce genre de fora", déclare-t-elle ainsi.

Monnaie commune ou devises locales?

Nathalie Yamb insiste encore sur l’importance que les BRICS accordent au processus de dédollarisation. La perspective de créer une monnaie commune est encore lointaine et doit être appréhendée avec patience, mais les échanges en monnaies locales fournissent une autre alternative, déjà mis en pratique au sein du groupe.

"Une monnaie commune permettrait la dédollarisation de l'économie. Mais il ne faut pas que ce soit fait à la va vite ou bâclé. Les leaders doivent discuter, pour venir le moment venu avec une monnaie unique. Entretemps, cela n'empêche pas les échanges en monnaies locales. Cela nous permet déjà de desserrer l'étau de l'extraterritorialité du dollar, qui sanctionne le monde entier", explique ainsi la militante.

La Nouvelle Banque de développement (NBD), organe financier des BRICS, propose déjà des emprunts en monnaies nationales. L’institution avait notamment lancé ses premières obligations en rand sud-africain, mi-août.
Plusieurs observateurs ont déjà condamné l’extraterritorialité du droit américain, qui passe souvent par le dollar. Ce principe permet aux États-Unis de poursuivre en justice des entités dans d’autres pays, en vertu de la seule utilisation du billet vert. Des manœuvres qui scandalisent jusqu’aux alliés traditionnels de Washington. Le Président français Emmanuel Macron avait ainsi pesté contre ce type d’ingérences en avril, après une visite en Chine.
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