Les accusations de sorcellerie interdites par une loi dans ce pays d’Afrique occidentale 

© Sputnik . Oxana BobrovitchJustice
Justice - Sputnik Afrique, 1920, 02.08.2023
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Toute personne accusant son semblable de pratiquer la sorcellerie en le discriminant, sera punie par une nouvelle loi bientôt en vigueur au Ghana, selon l’agence de presse nationale GNA.
Le parlement ghanéen a adopté fin juillet un projet de loi considérant comme un crime le fait de maltraiter les personnes accusées de sorcellerie, relate l’agence de presse du Ghana GNA.
Le texte modifie la loi de 1960 sur les infractions pénales (Actes 29) afin d'interdire à quiconque d'exercer le métier de sorcier ou de découvreur de sorcières; proscrire la déclaration, l'accusation, la désignation ou l'étiquetage d'une autre personne comme sorcier; et pour toute autre question connexe, précise l’agence.
"Je suis reconnaissant que le comité ait approuvé à l'unanimité le rapport, et je suis heureux que la Chambre ait également convenu à l'unanimité avec nous que les accusations de sorcellerie, les sorciers et les découvreurs de sorciers que nous trouvons dans notre Code criminel doivent être supprimés", a indiqué Kwame Anyimadu-Antwi, président de la commission des affaires constitutionnelles, juridiques et parlementaires, cité par GNA.
Selon M.Anyimadu-Antwi, la loi doit fournir un cadre juridique cadre pour poursuivre les contrevenants et donner confiance aux victimes résidant actuellement dans des camps de sorcières pour se réintégrer dans leurs communautés et s'unir à leurs familles était attendue depuis longtemps. Il a noté qu'il était surprenant que dans toute l'Afrique, ce n'est qu'au Ghana qu'il y avait des camps de sorcières; déclarant que "cela ne cadre pas bien avec la disposition constitutionnelle du Ghana selon laquelle personne ne doit être soumis à des traitements inhumains, ou tout individu a droit à une dignité décente".
Le nouveau projet de loi ordonnera également le démantèlement des camps de fortune où se réfugient les personnes rejetées par leur communauté, précise le média. Selon Amnesty International, environ 500 personnes, principalement des femmes âgées et des enfants, vivent dans cinq de ces camps dans le nord du pays.
Le Président Nana Akufo-Addo devra approuver le projet de loi pour qu'il entre en vigueur. Le directeur national d'Amnesty International a salué cette décision comme une victoire pour le Ghana et pour l'humanité.

Un meurtre de trop

Selon l’agence Reuters, cette nouvelle loi a été proposée après qu'une femme de 90 ans a été lynchée à Kafaba, dans la municipalité d'East Gonja, dans la région de Savannah, en juillet 2020. Des groupes de défense des droits locaux et internationaux avait condamné cet acte.
En Afrique subsaharienne, il n'est pas rare que des personnes soient accusées de sorcellerie, en particulier dans les communautés rurales, mais la mort de cette femme a suscité un tollé en raison de la brutalité avec laquelle elle a été battue et tuée.
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