Crise au Niger: l’Occident voudrait une guerre en Afrique de l’Ouest, selon un analyste nigérian

© AFP 2023Situation à Niamey, capitale nigérienne, le 30 juillet 2023
Situation à Niamey, capitale nigérienne, le 30 juillet 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 02.08.2023
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En cas d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, toute l’Afrique de l’Ouest pourrait sombrer dans un conflit armé, indique un cadre du parti nigérian au pouvoir, l’APC, Adama Garbu. C’est un "piège" tendu à l’organisation par l’Occident, notamment par Paris et Washington, "pour entrer dans une guerre totale dans la région".
Avec la France et les États-Unis à sa tête, l’Occident tente de déclencher une guerre totale en Afrique de l’Ouest, a estimé un cadre du parti nigérian au pouvoir, l’All Progressives Congress (APC).
Profitant de la crise au Niger, ces pays occidentaux tentent d’impliquer la CEDEAO dans les hostilités, écrit Adama Garbu sur les réseaux sociaux.
"Toute intervention militaire erronée au Niger signifie que nous en avons fini", lance-t-il, mettant en valeur "un piège" tendu à cette organisation africaine par Paris et Washington.
Élu président de la CEDEAO, le chef de l’État nigérian, Bola Tinubu, "doit être assez courageux pour résister aux pressions françaises et américaines sur la CEDEAO pour mener toute action militaire contre le Niger". D’après lui, la région devra utiliser "une approche diplomatique non cinétique".
"Si nous commettons l'erreur d'impliquer des moyens militaires au Niger, nous risquons de finir par attirer davantage de problèmes internes à nous-mêmes et à l'effort que nous avons fait si durement pour construire le gouvernement démocratique en place", conclut-il.
Dans une autre publication, l’analyste politique suggère que "la plus grosse erreur viendra de celui qui aura appuyé sur la gâchette, le Nigeria, dans ce cas".

Incitations occidentales

Selon les nouvelles autorités nigériennes, la France cherche des moyens pour intervenir militairement au Niger "avec la complicité de certains Nigériens", a dénoncé le colonel major Amadou Abdramane, qui, de concert avec d'autres militaires, avait il y a quelques jours renversé le Président Mohamed Bazoum. Il a fait savoir qu’il disposait de documents prouvant ces informations. Paris n’a ni confirmé ni contesté ces allégations.
Par ailleurs, l’Union européenne s’est déclarée prête à étudier une éventuelle aide militaire en cas de demande correspondante de la part de la CEDEAO.
De son côté, Washington a promis son "plein soutien indéfectible" au leader renversé.

Risque d’usage de la force

En réponse au coup d’État au Niger, la CEDEAO a demandé le 30 juillet le rétablissement, dans un délai d’une semaine, de l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir du Président renversé.
Si ces exigences ne sont pas remplies, l’organisation se réserve le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires", qui "peuvent inclure l’usage de la force". Ces décisions n’ont pas été appréciées par le Burkina Faso et le Mali, mais également par le chef du Parlement nigérien.
De son côté, Moscou s’est aussi opposé à toute intervention militaire. La Russie juge primordial "d'empêcher une nouvelle dégradation de la situation dans le pays" et prône l’organisation d’un "dialogue national", selon la porte-parole de la diplomatie russe.

Crise au Niger

Depuis le 26 juillet, le pouvoir au Niger est aux mains du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Abdourahamane Tiani. Ce chef de la garde présidentielle s’est proclamé nouveau chef d’État, en annonçant le renversement de Mohamed Bazoum. Celui-ci reste retenu à Niamey depuis le début des faits.
Le 1er août, le CNSP a commencé à procéder à certaines nominations et a rouvert les frontières avec cinq pays.
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