"Un policier n'a pas sa place en prison": les propos du chef de police déchirent l'élite française

© AFP 2023 CLEMENT MAHOUDEAUPoliciers français
Policiers français - Sputnik Afrique, 1920, 28.07.2023
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Les propos polémiques du patron de la police Frédéric Veaux, qui a reçu le soutien jeudi du ministre de l'Intérieur, continuaient vendredi de susciter des critiques au sein même du gouvernement.
Le directeur général de la police avait affirmé dans un entretien au Parisien, publié dimanche dernier, qu'un policier "n'a pas sa place en prison" avant un procès.
Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini a ainsi souligné sur BFMTV et RMC qu'en République "nul n'est au-dessus des lois" ni "en-dessous" notamment en ce qui concerne la présomption d'innocence qui "doit s'appliquer à tout citoyen et singulièrement aux forces de l'ordre".
Il a aussi insisté sur la "séparation des pouvoirs". "L'indépendance de la justice a parfois été mise en cause, elle doit s'appliquer", a affirmé M.Guerini.
Le ministre des Transports Clément Beaune a lui aussi sur France Inter rappelé plusieurs "principes" comme "la présomption d'innocence qui s'applique évidemment aux policiers (...) et à tous" et "l'indépendance de la justice qui vaut aussi pour tous les cas".
"Nul n'est au-dessus de la loi, ça s'applique évidemment à tout le monde. Cela n'empêche pas des émotions, des colères, un sentiment, mais la justice, ce n'est pas à la justice de l'émotion", a-t-il fait valoir.
"L'indépendance de la justice (...) n'est pas opposée à la police", a insisté M.Beaune. "Quand la justice est forte, la police est plus forte, quand la police peut faire son travail, la justice peut se rendre".

"Présomption de culpabilité"

De hauts magistrats ont manifesté par ailleurs vendredi "leur inquiétude" après des déclarations de Gérald Darmanin sur une "présomption de culpabilité" pesant, selon lui, sur les policiers dans des affaires judiciaires, une nouvelle "atteinte" selon eux à l'indépendance de la justice.
Dans un entretien au Midi Libre diffusé jeudi, le ministre de l'Education Gabriel Attal a lui affirmé qu'il n'avait "pas compris les mots qu'il (M.Veaux, ndlr) a employés sur la détention provisoire".

"La République, elle tient par ses piliers: en particulier l'école, la police, la justice. Si l'un d'eux donne le sentiment de remettre en cause la légitimité d'un autre, c'est tout l'édifice qui pourrait s'en trouver fragilisé", a-t-il relevé.

"Opposer les juges aux policiers nuit à la République", a également écrit jeudi sur Twitter, rebaptisé X, Richard Ferrand, ancien président de l'Assemblée nationale.
"Tous doivent par fonction appliquer la loi, respecter les citoyens et participer à la manifestation de la vérité. Toute autre attitude nourrit la défiance", a ajouté ce proche d'Emmanuel Macron.
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