Le FMI explique comment le dollar fort handicape les pays émergents

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Des dollars - Sputnik Afrique, 1920, 21.07.2023
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Les pays émergents subissent fortement la hausse du dollar, dévoile un rapport du FMI. Importations, crédits, marchés boursiers, de nombreux secteurs sont impactés.
Un boulet au pied. Les hausses du dollar se font plus particulièrement sentir dans les économies en voie de développement que dans les économies déjà avancées, explique un rapport du Fonds monétaire international (FMI).
Le billet vert s’était raffermi en 2022 avec notamment un important rallye haussier face à l’euro. Mais le bonheur des uns fait le malheur des autres et une appréciation de 10% du dollar peut réduire la production économique des pays émergents de 1,9% sur un an, révèle le FMI. La force du dollar pèse alors sur ces pays, limitant leurs importations ou l’accès au crédit.
"Leurs volumes réels d'échanges diminuent plus fortement, les importations chutant deux fois plus que les exportations. Les économies de marché émergentes ont également tendance à souffrir de manière disproportionnée à travers d'autres paramètres clés: aggravation de la disponibilité du crédit, diminution des entrées de capitaux, resserrement de la politique monétaire et baisse plus importante des marchés boursiers", explique ainsi le FMI.
Une hausse du dollar influe en outre plus fortement sur la balance courante des pays émergents, outil qui regroupe les échanges de marchandises et de services, les flux de revenus et les transferts courants.
Les économies avancées peuvent s’adapter en adoptant des taux de change plus flexibles, mesure que les pays émergents redoutent souvent de prendre.
"La dépréciation du taux de change et une politique monétaire accommodante facilitent l'ajustement du secteur extérieur des économies avancées. Dans les économies de marché émergentes, la crainte de laisser fluctuer le taux de change et le manque de politique monétaire accommodante amplifient l'augmentation du compte courant", affirme le FMI.

Risque majeur pour l’Afrique

Plusieurs observateurs ont déjà mis le doigt sur la menace que représente le dollar pour les pays émergents, particulièrement africains. En janvier, l’agence de notation GCR Ratings avait même déclaré que le coût du billet vert était le "principal problème" des économies africaines, au-delà de l’inflation ou des hausses des taux d’intérêt.
Le dollar est aussi un poids dans les échanges entre pays du continent, comme l’ont fait remarquer de nombreux responsables africains. Passer par la devise américaine devient "coûteux, punitif, encombrant", avait ainsi récemment déclaré David Sankok, membre kényan de l'Assemblée législative est-africaine. Le responsable avait même déposé une résolution, préconisant les échanges en devises nationales au sein de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC).
Même refrain du côté de William Ruto, Président du Kenya, qui avait récemment déploré que les Kényans et Djiboutiens doivent passer par le dollar et s’appauvrir de commissions pour commercer ensemble. Il avait là encore prôné le recours aux monnaies nationales.
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