Bombes à sous-munitions US pour l'Ukraine: les ONG s'étranglent

© Sputnik . Mikitenko / Accéder à la base multimédiaDes bombes à sous-munitions américaines au Liban
Des bombes à sous-munitions américaines au Liban - Sputnik Afrique, 1920, 07.07.2023
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"Il y a des personnes qui ne sont pas encore nées qui en seront les victimes". L'annonce américaine de l'envoi en Ukraine de bombes à sous-munitions a révolté les organisations humanitaires, qui rappellent l'impact monstrueux de ces armes sur les civils.
La Maison Blanche a annoncé l'envoi d'un nouveau lot d'assistance militaire à Kiev, qui inclut cette fois-ci des bombes à sous-munitions, dans une volonté affichée d'accroître l'aide aux forces de Kiev, mobilisées dans une contre-offensive qui peine à produire des effets majeurs face à l'armée russe.
L'usage de ces bombes à sous-munitions (BASM) suscite une vague de condamnations de la part de ceux qui, aux quatre coins du monde, en mesurent les effets et tentent de les atténuer.
Ces bombes dispersent de façon indiscriminée et sur une zone supérieure à plusieurs terrains de football une multitude de petits explosifs, dont une partie importante n'explose pas et s'enterre dans le sol. Elles entrent alors, de facto, dans la catégorie des mines anti-personnelles.
Militairement, elles permettent de frapper un grand nombre de soldats ennemis, de rendre inutilisable une piste d'aéroport ou de miner un vaste territoire pour gêner la progression ennemie.

"Une peine de mort pour les civils"

Pourtant, en violation du droit international humanitaire, elles frappent indistinctement civils et militaires. Les experts affirment qu'entre 5 et 40% des sous-munitions n'explosent pas à l'impact et peuvent ainsi rester dans le sol pendant des décennies.
"C'est une peine de mort pour les civils sur le long terme. Il y a des personnes qui ne sont pas encore nées qui en seront les victimes", dénonce Baptiste Chapuis, de l'organisation Handicap International - Humanity and Inclusion (HI).
A terme, ajoute-t-il à l'AFP, "il y aussi un enjeu d'accès physique aux zones touchées par les organisations humanitaires (...) donc d'empêcher une ligne de vie aux populations affectées".
Un total de 123 pays - à l'exception notable de la Syrie, des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine ou encore d'Israël - ont signé le traité d'Oslo de 2008, entré en vigueur en 2010, et qui interdit la production, le stockage, la vente et l'utilisation des BASM.
Ces armes sont apparues massivement pendant la Seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis les ont utilisées en Irak et en Afghanistan, tout comme Israël au Liban, en particulier face au Hezbollah en 2006. "On démine encore les sous-munitions américaines au Laos", près de 50 ans après la fin de la guerre du Vietnam, souligne ainsi Baptiste Chapuis.
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