Bakou s’en prend à Paris, évoquant sa "révoltante politique de néocolonialisme en Afrique"

© Sputnik . Maksim Blinov / Accéder à la base multimédiaLa ville de Berdzor (Latchin), dans le Haut-Karabakh
La ville de Berdzor (Latchin), dans le Haut-Karabakh - Sputnik Afrique, 1920, 05.07.2023
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Faisant écho à sa politique en Afrique "vouée à l'échec", la France continue "sa pratique vicieuse" dans le Caucase du Sud, selon le Président azerbaïdjanais. Il a ainsi accusé Paris de s'immiscer dans les affaires intérieures de son pays et de soutenir le séparatisme arménien au Haut-Karabakh.
La France "se positionne mensongèrement comme un défenseur des droits de l'Homme et du droit international", mais parallèlement elle "continue de s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres pays", a fustigé le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

"Le récent retrait des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso a montré une nouvelle fois que la révoltante politique de néocolonialisme de la France en Afrique est vouée à l'échec. Malheureusement, la France tente d'imposer la même pratique vicieuse dans le Caucase du Sud, en soutenant le séparatisme arménien dans la région azerbaïdjanaise du Karabakh et en utilisant la concurrence géopolitique, la présence militaire étrangère et la politique coloniale d'orientalisme", a martelé M.Aliev lors d'une réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés.

Il exige des excuses

Le chef de l’Etat azerbaïdjanais a appelé Paris à s'excuser pour son passé colonial et ses crimes coloniaux, mais également pour les "actes de génocide contre des États membres du Mouvement des non-alignés en Afrique, en Asie du sud-est et dans d'autres endroits".
Les excuses auprès des "millions de personnes colonisées et utilisées comme esclaves, tuées, torturées et humiliées" par les prédécesseurs d'Emmanuel Macron aideront la France à surmonter les conséquences de la crise profonde, sociale et humanitaire, qu'elle traverse "après le meurtre cruel d'un adolescent algérien", a ajouté Ilham Aliev.

Une zone de conflit

Bakou et Erevan se disputent la région du Haut-Karabakh à majorité arménienne depuis 1988, lorsque ce dernier a proclamé unilatéralement son indépendance par rapport à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan.
La situation s’est de nouveau aggravée en septembre 2020. Le conflit armé a duré au moins six semaines, causant plus de 6.500 morts. Le 9 novembre de la même année, après une médiation russe, Bakou et Erevan ont signé un accord de cessez-le-feu. Erevan a dû céder à Bakou des territoires contrôlés par les indépendantistes arméniens.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont commencé en 2022 à négocier un traité de paix avec la médiation de Moscou, Bruxelles et Washington. Mais la situation reste tendue avec des affrontements frontaliers réguliers.
Depuis décembre 2022, Erevan accuse Bakou d'entraver l'approvisionnement du Haut-Karabakh via le blocage du corridor de Latchine, une route cruciale. Fin mai, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré que son pays et l'Azerbaïdjan reconnaissaient mutuellement leur intégrité territoriale à l'intérieur des limites administratives de l’époque soviétique. Lors d'une rencontre tripartite Poutine-Aliev-Pachinian, ce dernier s'est dit prêt à reconnaître le Karabakh comme une partie intégrante de l'Azerbaïdjan en échange de garanties de droits et de sécurité des Arméniens qui y habitent.
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