Le Sud global est "marginalisé" par des institutions internationales dominées par l’Occident

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Logo BRICS, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 29.06.2023
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Les institutions internationales ne sont pas représentatives et avantagent l’Occident au détriment des pays du Sud, a déclaré à Sputnik Anil Sooklal, sherpa de l'Afrique du Sud pour les BRICS.
Un déséquilibre flagrant. Les pays en développement ne sont pas bien représentés dans l’architecture mondiale actuelle, a expliqué à Sputnikle sherpa de l'Afrique du Sud pour les BRICS.
Les organisations comme la Banque mondiale ou le Fonds Monétaire International (FMI), hérité de l’après-guerre et des accords de Bretton Woods, ne font pas assez de place aux Sud global, qui se retrouve marginalisé. Même l’Onu, institution qui se veut inclusive, n’accorde aucun siège permanent aux pays africains ou latino-américain au Conseil de sécurité, rappelle le responsable.
"Si nous regardons l'architecture mondiale telle qu'elle existe aujourd'hui, nous sommes toujours marginalisés en termes de prise de décision. Les institutions de Bretton Woods sont trop dominées par les États-Unis et l’Europe. Comment cela peut-il être représentatif de la communauté mondiale?", réagit ainsi Anil Sooklal.

L’alternative des BRICS

Il n’est donc pas étonnant que certains pays du Sud soient attirés par le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui représentent réellement l'idée d'un ordre mondial multipolaire.
"Nous travaillons collectivement pour créer un ordre mondial qui reconnaisse l’existence de différents pôles de pouvoir. Nous devons avoir de la diversité. Nous devons reconnaître qu'il existe d'autres grandes économies et puissances dans le monde qui aimeraient jouer un rôle dans l’édification d’une nouvelle architecture mondiale", a souligné le responsable.
Dans cette même logique, l’abandon du dollar comme monnaie de référence pourrait aussi redonner plus de liberté financière au Sud global. Le processus de dédollarisation s’observe d’ailleurs partout à l’"avant-garde", non seulement du côté des BRICS, mais aussi en Afrique, où l'African Exim Bank a créé un système africain de règlement des paiements, rappelle l’expert.
L’abandon du dollar permettrait aussi de se prémunir contre les sanctions économiques, notamment le gel des réserves de changes.
"Les pays cherchent à se libérer de l’emprise d’une ou deux monnaies mondiales, en examinant des systèmes alternatifs. Cela éviterait d’être victimes de sanctions unilatérales où les fonds sont gelés", explique ainsi Anil Sooklal.
La Russie avait d’ailleurs fait les frais de cette logique, les réserves de sa Banque centrale s’étant vues geler par les Occidentaux début 2022. Certains actifs pourraient d’ailleurs être utilisés pour la reconstruction en Ukraine, comme l’avait proposé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une idée qui effraie de nombreux observateurs, qui craignent la création d’un précédent et pourrait faire effriter la confiance dans la devise européenne et américaine.
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