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Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

Institutions internationales: L’Occident en fait un outil "de gouvernance globale", selon un expert

Institutions internationales: L’Occident en fait un outil «de gouvernance globale», selon un expert
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Après 1991, les institutions internationales ont été transformées "en plateformes de discussion en vue de satisfaire les intérêts des Occidentaux au détriment des autres pays et nations", affirme à L’Afrique en marche Léonid Golovko, professeur de droit à l’Université d’État de Moscou. Actuellement, un monde multilatéral est en marche.
Aujourd'hui, le système centré sur l'Onu traverse une crise profonde. La cause en est que des membres occidentaux de l'Organisation ont tenté de remplacer le droit international et la Charte des Nations unies par une sorte d'"ordre fondé sur des règles". Des "règles" qui n'ont jamais fait l'objet de négociations internationales transparentes et sont appliquées dans le but de contrecarrer le renforcement de nouveaux pôles de développement indépendants, à l’instar des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai.

"Après la Seconde Guerre mondiale, le système international, dont notamment l'Onu, était régi par l’équilibre établi par les deux principales puissances victorieuses de l’Allemagne nazie à savoir l’Union soviétique et les États-Unis", rappelle à Radio Sputnik Afrique Léonid Golovko, professeur de droit à l’Université d’État de Moscou, dont il dirige le Centre de procédure pénale et de la justice. Dans le même sens, il souligne qu’en "quelque sorte, le monde profitait de cette rivalité entre les États-Unis et l'Union soviétique, ce qui a permis à beaucoup d’États devenus réellement indépendants de ne s'aligner ni sur le système socialiste ni sur le système capitaliste et de développer leur pays et leur propre système. Ceci a duré jusqu’à la chute de l'Union soviétique en 1991, ce qui a fait disparaître cette dualité salutaire dans la gestion des affaires du monde, notamment à l’Onu".

Dans le même sens, le Pr Golovko estime qu’après 1991 "les États-Unis se sont retrouvés avec leurs alliés, ou leurs satellites, comme une hyperpuissance sur la scène mondiale. Ayant les mains libres, les Occidentaux se sont employés à récupérer les institutions internationales pour les transformer, grâce à une bureaucratie qui leur est complètement acquise, en organismes de la gouvernance globale dictant leurs concepts et leurs choix politiques, économiques et culturels".
L’interlocuteur de L’Afrique en marche indique que c’est à partir de là que "le monde a vu apparaître cette évolution extrêmement dangereuse, qui a transformé les institutions internationales en plateformes de discussion en vue de satisfaire les intérêts des Occidentaux au détriment des autres pays et nations. C’est ainsi que les institutions internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, sont devenues des instruments de domination".
"L’opération militaire spéciale russe en Ukraine a donné un brutal coup d’arrêt à la globalisation, ouvrant de nouvelles perspectives de retour au principe de souveraineté des États, le meilleur paradigme dont dispose l’humanité pour réorganiser ses relations internationales sur des bases plus claires et plus saines pour tous", conclut le Pr Léonid Golovko, soulignant qu’il va "falloir attendre avant de relancer le débat sur un nouveau format des organisations internationales. Il faut un minimum d’équilibre, d’équité et de justice dans les relations internationales pour éviter de rééditer les erreurs du passé".
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