"Attirer Alger hors de l’orbite de Moscou": un rapport US suggère des ventes d’armes à l’Algérie
16:31 28.05.2023 (Mis à jour: 23:54 28.05.2023)
© Sputnik . Vitali Belooussov / Accéder à la base multimédiaUn système de missile antiaérien S-350 Vitiaz
© Sputnik . Vitali Belooussov
/ S'abonner
Le conflit en Ukraine a changé la donne dans les relations traditionnelles étroites entre l’Algérie et la Russie dans le domaine sécuritaire. Mais un désir d’équilibre et d’autonomie du pays maghrébin pourrait offrir des opportunités aux pays occidentaux, dont les États-Unis, selon une analyse du Washington Institute.
Un groupe de chercheurs américains du Washington Institute ont publié la semaine dernière une analyse des relations entre l’Algérie et la Russie en matière de sécurité et de défense après le début du conflit en Ukraine. Ces relations remontent aux années 1960, lorsque la Russie est devenue le principal fournisseur d’armes d’une Algérie indépendante souhaitant renforcer son armée.
Les liens entre les deux pays n’ont pas empêché l’Algérie de maintenir son non-alignement sur la scène mondiale. Cela s’est traduit notamment par le vote algérien aux Nations unies en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale qui qualifie d’agression l’opération spéciale russe en Ukraine. Depuis le début du conflit, l'Algérie s'est abstenue lors de cinq votes de l'Assemblée générale concernant les événements ukrainiens.
"La dépendance historique de l'Algérie vis-à-vis du soutien militaire de la Russie pourrait également devenir une vulnérabilité, car les effets de la guerre en Ukraine entravent la capacité de Moscou à vendre des armes et du matériel lié aux armes", signalent les auteurs de l’étude.
Obstacle aux exportations d’armes russes
Selon eux, le conflit a entravé les exportations d'armes de la Russie dans le monde entier. Une étude récente a révélé que le nombre d’armes russes vendues avait diminué de plus de 30% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Et les clients de longue date de la Russie, comme l’Inde, ont trouvé de plus en plus difficile de s'approvisionner en pièces et composants pour les achats existants, ainsi que de faire de nouveaux achats.
L’étude indique que si Alger envisageait de chercher ailleurs, il ne manquerait pas de prétendants potentiels, d’autant plus qu’au-delà de la Russie, l'Algérie s'approvisionne depuis 2002 pour la plupart de ses équipements de défense en Chine (environ 7%), en Allemagne (environ 6%) et en Italie (environ 3%).
Perspectives américaines
Les auteurs estiment que Washington pourrait envisager d'utiliser la perspective de ventes d'armes et de la coopération en matière de sécurité comme moyen "d'attirer Alger hors de l'orbite de Moscou".
"La meilleure approche pour Washington à ce stade est de continuer à traiter Alger comme un partenaire dans le domaine de la sécurité et de créer des ouvertures pour un engagement plus profond… Mettre l'accent sur une vision partagée d'une Algérie plus indépendante pourrait être le meilleur moyen pour Washington de faciliter réellement un tel résultat", avancent-ils.