"Scénario apocalyptique": un pays pétrolier s’exprime sur les risques de blocage du transit russe

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Extraction de pétrole - Sputnik Afrique, 1920, 27.05.2023
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Le Kazakhstan, grand producteur de pétrole d’Asie centrale, n’imagine pas que les voies de la Russie puissent lui être fermées. Malgré les sanctions antirusses imposées par l’Occident, une interdiction de transit entre les deux pays est considérée comme "un scénario apocalyptique" par l’ambassadeur kazakh aux États-Unis, interrogé par Sputnik.
Alors que les sanctions occidentales pleuvent sur le secteur pétrolier russe, le Kazakhstan entend bien continuer à faire transiter son or noir par le territoire de la Russie, comme l’a déclaré à Sputnik Yerjan Achikbaïev, ambassadeur kazakh aux États-Unis. Une interdiction de transit n’est pas à l’ordre du jour et relève selon lui d’un "scénario apocalyptique".
De telles sanctions seraient en effet préjudiciables à Astana mais aussi au marché mondial, a souligné le responsable.
"Nous partons de l'intérêt mutuel de toutes les parties, de l'intérêt de la stabilité du marché mondial, de la stabilité des approvisionnements. C'est vital à la fois pour le fonctionnement de l’économie kazakhe et pour l'ensemble de l'économie mondiale".

Un pipeline qui relie les deux pays

L’ambassadeur a encore rappelé l’importance de l’oléoduc Caspian Pipeline Consortium (CPC), long de 1.500 kilomètres, qui fait la liaison entre le gisement kazakh de Tengiz au port russe de Novorossiïsk. Une structure vitale pour les exportations du pays, d’autant qu’Astana travaille à l’extension de ces champs de Tengiz.
"Statistiquement, cela représente 80% de nos exportations, et nous travaillons également à augmenter la production de pétrole au Kazakhstan. Nous devons comprendre comment livrer ces volumes supplémentaires", a-t-il expliqué à Sputnik en marge du Forum transcaspien à Washington.

Restrictions contre l’or noir russe

Les sanctions contre le pétrole russe se sont succédées depuis le début du conflit en Ukraine. L’Europe avait décidé un embargo sur l’or noir russe début décembre, avant qu’un plafonnement des prix ne soit décidé par le G7. En retour, Moscou avait déclaré qu’il ne vendrait plus aux pays respectant ce plafond.
En mai, l’Union européenne avait en outre proposé d’officialiser la suspension des approvisionnements par l’oléoduc Droujba, desservant l’Allemagne et la Pologne. Ces pays avaient déjà refusé d’acheter du pétrole russe à l’échelle nationale.
Moscou a pour sa part réorienté certains de ses flux, commerçant toujours plus avec l’Inde et la Chine. En mars, la Russie fournissait ainsi 18% des importations chinoises d’or noir et 43% des importations indiennes, selon les données de l’OPEP.
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