"L'ordre dirigé par les Américains depuis 1945 s'effondre", admet The Economist

© Sputnik . Igor Mikhalev / Accéder à la base multimédiaLe drapeau américain au-dessus de la Maison-Blanche
Le drapeau américain au-dessus de la Maison-Blanche - Sputnik Afrique, 1920, 16.04.2023
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Le fameux magazine The Economist a consacré sa Une à la fin de l’hégémonie occidentale, mettant en lumière l’émergence d’un monde multipolaire.
Une couverture qui en dit long. The Economist, célèbre hebdomadaire britannique, a consacré son dernier numéro à l’apparition d’un monde multipolaire. Le magazine a choisi de titrer sur le déclin du bloc occidental avec angoisse: "Comment survivre à la scission d’une superpuissance?".
L’hebdomadaire souligne que l’ordre mondial issu de la Seconde Guerre mondiale et dirigé par les Américains s’essouffle. Aujourd’hui émerge un monde plus divisé, où de nombreux pays essaient de défendre leurs propres intérêts, tout en choisissant les partenaires avec lesquels ils ont le plus à gagner.
"Pris entre l'Amérique, la Chine et la Russie, de nombreux pays sont déterminés à ne pas choisir leur camp. Alors que l'ordre dirigé par les Américains depuis 1945 s'effondre et que la division économique s'accélère, ils cherchent à conclure des accords sur les différences. Cette approche transactionnelle change la géopolitique", écrit ainsi The Economist.
Le magazine insiste sur le poids de ces pays non-alignés, qui représentent à eux tous près de 4 milliards d’habitants et plus de 18% du PIB mondial, soit plus que la part de l’Europe. Cet ensemble de pays, qui va de l’Inde à l’Arabie saoudite en passant par le Brésil, constitue une nouvelle force économique qui essaie de se faire une place entre une Chine émergente et des États-Unis déclinants, souligne l’édition.

Pragmatiques avant tout

Ces pays non-alignés se caractérisent aussi par leur pragmatisme. Désireux de se développer économiquement, ils veulent commercer avec qui bon leur semble, sans a priori politique.
Ils se méfient également des appels occidentaux à la défense des droits de l’homme, "souvent perçus comme égoïstes, incohérents et hypocrites". Les grandes institutions comme l’Onu et le FMI sont aussi boudés par cet ensemble de pays.
"Leur approche du monde, façonnée par leur désir de développement national, est devenue impitoyablement pragmatique […] Ils veulent commercer librement avec les deux côtés de la fracture géopolitique, en saisissant les opportunités de profit […] Le pragmatisme signifie aussi qu'ils ont une confiance limitée dans les institutions de l'ordre dirigé par les Américains après 1945, telles que l'Onu ou le FMI", explique The Economist.
Un constat qui rejoint celui, dressé par de nombreux observateurs, qui constate l’émergence d’un monde multipolaire, dans le sillage des fractures laissées par le conflit en Ukraine. Les pays africains ont d’ailleurs un rôle important à jouer dans cette nouvelle configuration géopolitique mondiale, comme le déclarait récemment à Sputnik Kheswar Jankee, ambassadeur de la république de Maurice en Russie.
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