Qui est derrière la crise migratoire en Tunisie et pourquoi? Un homme politique répond

© AFP 2024 LIONEL BONAVENTURE Tunis (archive photo)
 Tunis  (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 11.04.2023
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La crise migratoire en Tunisie a été préparée par les pays occidentaux, en l’occurrence ceux de l’UE, qui veulent influer sur les autorités tunisiennes, estime au micro de Sputnik le porte-parole du Mouvement national du 25-Juillet tunisien. Pour lui, Tunis a besoin du soutien de Moscou pour faire face à ces attaques de l’Occident.
Les pays occidentaux "ont provoqué la migration de personnes en provenance d'Afrique subsaharienne" pour exercer des pressions sur la Tunisie et lui empêcher de se rapprocher de la Russie et de la Chine à l’instar de l’Algérie, a déclaré ce mardi 11 avril à Sputnik Mahmoud Ben Mabrouk, porte-parole du Mouvement national du 25-Juillet qui soutient le Président Kaïs Saïed.
À son avis, après la participation de l'Algérie au projet chinois, La Ceinture et la Route, et son rapprochement avec Moscou et Pékin, l’Occident craint "que la Tunisie suive également cette voie". Il a donc décidé de faire pression sur le Président Saïed en refusant d’accorder un crédit à Tunis et en provoquant des migrations.
"Les pays de l'Union européenne (UE) prévoyaient d'amener deux ou trois millions de migrants d'Afrique subsaharienne en Tunisie", a indiqué M.Ben Mabrouk.
L’Occident instrumentalise toute question relative à la politique intérieure et extérieure de la Tunisie, ainsi que toutes les déclarations du Président Kaïs Saïed pour dénigrer ce dernier, selon le porte-parole du mouvement.
"Les pays de l'UE ont essayé d'imposer leur vision de la gouvernance au Président tunisien sortant afin que la Tunisie accepte leurs conditions et leur diktat. Ils voulaient nous influencer, promouvoir les politiques qu'ils souhaitaient. Ils utilisent l'opposition pour cela... Le Président a rejeté ces tentatives" a-t-il précisé à Sputnik.
En mars, Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, avait déclaré que l'UE craignait un "effondrement social ou économique en Tunisie" qui pourrait entraîner un nouvel afflux de migrants en Europe. Le pays maghrébin a qualifié ces propos de "disproportionnés" et de "sélectifs". Il a également ajouté que l’Union européenne continue d’ignorer sa responsabilité "dans la situation qui a prévalu en Tunisie et ailleurs, notamment depuis 2011 et jusqu’au 25 juillet 2021".

La Russie à la rescousse

Selon le porte-parole du Mouvement national du 25-Juillet, la Tunisie a besoin du soutien de Moscou dans sa confrontation avec l’Occident.
"Il est impossible pour le chef d’un État arabe de se présenter seul contre l’UE, ce n’est pas si simple. Il est nécessaire qu’une grande puissance comme la Russie soutienne sa position", a-t-il souligné à Sputnik.
Précédemment, Mahmoud Ben Mabrouk avait fait part à Sputnik du souhait de Tunis d’adhérer au groupe des BRICS après des bisbilles avec le Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention de financements.
La Tunisie est en pleine crise politique et économique, due à la pandémie de Covid-19 qui a affecté l’un de ses secteurs les plus rentables, le tourisme. Dès avril 2020, Le FMI avait déclaré que l’économie tunisienne pourrait s'enfoncer depuis l’indépendance en 1956.
L’examen de l’octroi d’un crédit de 1,9 milliard de dollars à Tunis a été mis en stand-by par le FMI en décembre 2022. En effet, l’organisation souhaitait que le pays réduise les subventions pour les denrées alimentaires mais aussi pour l’énergie, et mène une réforme des entreprises publiques.
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