La RDC pointe des failles de sécurité en France après l’agression d’un officiel congolais à Paris

© Photo Serge NdjibuSerge Ndjibu
Serge Ndjibu - Sputnik Afrique, 1920, 04.04.2023
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La France n’a pas assuré un niveau suffisant de protection lors du déplacement de travail du chef du régulateur des médias congolais, indique le CSAC contacté par Sputnik. Christian Bosembe a été passé à tabac par un groupe d’hommes près de Paris. Une rencontre avec l’ambassadeur français en RDC est prévue.
"Rien n'a été fait" par les autorités françaises concernant la protection du président du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) congolais, estime auprès de Sputnik Serge Ndjibu, rapporteur adjoint de l’organe. Christian Bosembe a été agressé près de Paris en marge de son déplacement en France.
"Il aurait fallu que le minimum de protection lui soit assuré, mais manifestement cela n'a pas été le cas", avance Serge Ndjibu, qui parle d’un sentiment d’"indignation".
L’organe a déjà porté plainte en France et demandé des clarifications aux autorités françaises.
"Quand on attaque le président d'une institution d'appui à la démocratie, c'est la démocratie qu'on a attaquée, et que cela se produise dans un pays qui se veut le modèle de la démocratie, c'est vraiment un paradoxe", lance Serge Ndjibu.

Rencontre avec l’ambassadeur

Ce 4 avril, le CSAC rencontrera l’ambassadeur français en RDC pour avoir les derniers développements du dossier, annonce Serge Ndjibu.
Le 2 avril, le CSAC, réuni en urgence, a demandé "aux autorités françaises […] de rechercher activement, d’arrêter, de juger et de sanctionner sévèrement" les auteurs de l’agression. Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication, a déclaré que les autorités de RDC allaient travailler avec la France pour que justice soit faite.

L’agression

Christian Bosembe est arrivé à Paris le 31 mars, où il a rencontré des acteurs de l'audiovisuel français, notamment de RFI, France 24, l’Organisation internationale de la francophonie et Canal+.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, il a été agressé. Selon son propre témoignage auprès de RFI, il a été abordé par un groupe d’hommes, en rentrant avec son conseiller à son hôtel d’Argenteuil, commune au nord-ouest de Paris. Le chef du CSAC a été pris à partie sur le parking de l'établissement.
La vidéo de l’agression a été massivement relayée sur Internet. Sur la séquence, plusieurs individus agressent Christian Bosembe verbalement en lingala, le traitant de "collabo", ensuite ils le passent à tabac. La vidéo présente l’inscription "bataillon Front populaire. Nouvelle énergie".
La réception de l’hôtel a appelé la police, les agresseurs ont réussi à fuir avant l’arrivée des forces de l’ordre. Christian Bosembe s’est ensuite rendu à l’hôpital avant de porter plainte.
Serge Ndjibu indique qu’il a réussi à joindre le président du régulateur des médias par téléphone quelques heures après l’agression et que ce dernier "était sous l’émotion, sous le choc".
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