"On a un avenir commun": quels seraient les atouts d’une fédération Mali-Burkina-Guinée?

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Le Continent africain - Sputnik Afrique, 1920, 15.02.2023
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Le projet de fédération Mali-Guinée-Burkina est bénéfique pour les trois pays, car il permettra un effort commun face aux défis sécuritaires, estime auprès de Sputnik Afrique Mamou Sidiki Camara, de la diaspora malienne en Guinée. Il propose d’adopter une Constitution commune.
Le Premier ministre burkinabé a récemment proposé de créer une fédération qui inclut son pays, le Mali, ainsi que la Guinée. Alors que la CEDEAO a rejeté l’initiative, Mamou Sidiki Camara, secrétaire général du conseil supérieur de la Diaspora malienne en Guinée, interrogé par Sputnik Afrique, prône cette union dans les délais les plus courts.
"Tout devrait être fait depuis longtemps pour que ces pays-là soient ensemble, pour qu'on ait qu'une seule fédération, pour qu'il y ait une seule gouvernance et pour qu'il y ait eu une seule prise de décision commune", avance-t-il.
Il rappelle que le projet de fédération ne date pas d’hier et que les trois pays ont des similitudes ethniques et socioculturelles. "Certainement, on a un avenir commun", lance le responsable.

Soutien russe

Si le Burkina Faso et la Guinée renforcent leurs puissances militaires, comme l’a fait le Mali avec le soutien russe, la future fédération n’aura pas besoin d’une présence étrangère, considère Mamou Sidiki Camara.
Concernant le Mali, il rappelle que c’est la Russie qui a "donné vraiment un élan extraordinaire à l'armée malienne". Grâce à cette aide, le pays "aujourd'hui prétend être parmi les 5 à 4 premières puissances militaires de l'Afrique de l'Ouest".
"Imaginer un Burkina Faso aussi puissant et une Guinée aussi puissante [que le Mali actuellement], je crois que nous n'aurions pas besoin de troupes étrangères sur notre sol pour venir nous dicter ce que nous devons faire, comment nous devons nous comporter", juge le responsable de l’association de la diaspora malienne en Guinée.

La CEDEAO comme un "club d'amis"

Il critique la CEDEAO, communauté de 15 États de l’Afrique de l’Ouest, qui fait la promotion de la coopération économique et de l'intégration avec l'objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. Mamou Sidiki Camara qualifie l’organisation de "club d'amis, de copains Présidents".
Pour lui, la prise du pouvoir des gouvernements de transition dans les trois pays témoigne d’"une volonté des peuples de changer de gouvernance", tandis que "la CEDEAO a pris des mesures de rétorsion contre ces trois pays". Membres de cette organisation, ces trois pays restent suspendus de toutes les instances de décision de la CEDEAO suite aux prises de pouvoir par des militaires. Ainsi, la Guinée a été suspendue en septembre 2021, le Mali et le Burkina Faso en janvier 2022.
"Nous avons compris que ces réunions et ces décisions prises ne concernent en rien le peuple vivant dans la zone CEDEAO, donc une fédération doit être faite aujourd'hui, j'en suis convaincu, et avec les militaires à la tête", insiste-t-il en proposant également de "faire une seule Constitution pour tous".
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