L’ambassadeur russe révèle comment les Centrafricains réagissent au retrait français

© AFP 2024 ALEXIS HUGUETBangui
Bangui - Sputnik Afrique, 1920, 03.02.2023
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En Centrafrique, le retrait de la mission française est considéré comme l’achèvement de l’époque néocolonialiste, selon l’ambassadeur russe à Bangui.
Le 15 décembre, les 47 derniers soldats français d’un effectif de 130 militaires de la mission logistique basée en Centrafrique avaient quitté le pays.
"Un événement historique a eu lieu: la France a définitivement évacué les restes de son contingent militaire. Il s’agit d’une mission logistique relativement peu nombreuse", a commenté à Sputnik l’ambassadeur russe en Centrafrique Alexandre Bikantov.
Il a ajouté que d’après les estimations prépondérantes, "les Centrafricains envisagent le retrait de la mission logistique française comme le début de la fin de l’ère du néocolonialisme français".
Alexandre Bikantov a indiqué que la sortie française de la Centrafrique n’avait pas eu d’effets sur la situation dans le pays : l’armée centrafricaine a mis en déroute une grande partie des formations armées illégales à l’aide d’instructeurs russes.

Personne ne les a chassés

Simplice Sarandji, président de l’Assemblée nationale, avait précédemment déclaré à Sputnik que la Centrafrique n’avait pas chassé les militaires français de son territoire et que c’était une décision de Paris.
L’armée hexagonale a quitté la Centrafrique après 62 ans de présence, même si la RCA est indépendante depuis août 1960. Elle est intervenue à plusieurs reprises dans le pays: dans les années 1979-1981 avec les opérations Caban et Barracuda, de 1996 à 1997 avec les opérations Almandin I, II et III, en 2003 avec Boali, et en 2016 avec Sangaris.

Un pays ouvert à développer des coopérations

Malgré ce départ la République centrafricaine ne nourrit pas de grief particulier à l’égard de la France, a déclaré à Sputnik le Premier ministre Félix Moloua.
"Bangui n’a pas de problèmes avec Paris. Nous sommes ouverts. La Centrafrique est un pays pauvre, qui n’a subi que des conflits, mais qui a aussi des potentialités et qui veut les exploiter au bénéfice de sa population. Pourquoi développer des climats de méfiance entre États? […] Nous sommes ouverts à développer des coopérations avec tous les pays, pourvues qu’elles soient win-win et transparentes", a-t-il expliqué.
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