"Bangui n’a pas de problèmes avec Paris", assure le Premier ministre centrafricain
11:00 21.01.2023 (Mis à jour: 16:20 27.01.2023)
© AFP 2024 ALEXIS HUGUET
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La République centrafricaine n’a pas de problèmes avec la France et souhaite nouer des coopérations avec tous les pays, pourvues qu’elles soient équitables, a déclaré à Sputnik le Premier ministre Félix Moloua. Le responsable déplore en outre que les exactions des groupes armés ne soient pas mises en lumière.
Malgré le départ des militaires français du pays en fin d’année, la République centrafricaine ne nourrit pas de grief particulier à l’égard de la France, a déclaré à Sputnik le Premier ministre Félix Moloua. Bangui continue de dialoguer avec Paris comme avec Washington et se veut ouvert aux partenariats, du moment que ces derniers sont équilibrés.
"Bangui n’a pas de problèmes avec Paris. Nous sommes ouverts. La Centrafrique est un pays pauvre, qui n’a subi que des conflits, mais qui a aussi des potentialités et qui veut les exploiter au bénéfice de sa population. Pourquoi développer des climats de méfiance entre États? […] Nous sommes ouverts à développer des coopérations avec tous les pays, pourvues qu’elles soient win-win et transparentes", explique ainsi M.Moloua.
Le Premier ministre dresse néanmoins certaines lignes rouges et souligne qu’on ne peut pas "dire à un pays de faire ce qu’il ne veut pas". La souveraineté de la RCA doit être respectée et le pays est par exemple libre de contrôler les personnes circulant sur son territoire. L’arrestation récente de deux Français n’ayant pas régularisé leur situation doit être interprétée en ces termes, a-t-il expliqué.
"Si nous allons en Europe, on nous demande des visas, de la même manière, il faut des visas pour venir en RCA. Nous souhaitons que la RCA soit respectée. Ces éléments sont venus sans visas, il est normal que les services puissent empêcher leur libre circulation. C’est tous ce que nous demandons. Ce sont des questions de souveraineté, des règles sont établies et nous souhaitons qu’elles soient respectées", a-t-il déclaré.
Exactions des groupes armés
Le Premier ministre a également déploré qu’un certain silence règne sur les exactions des groupes armés, alors que les actions des Forces armées centrafricaines (FACA) sont regardées de près, notamment par Washington. Il rappelle que la lumière est toujours faite lorsque les FACA dérapent, le tribunal militaire et la cour pénale siégeant et radiant si nécessaire les fautifs.
Une sévérité qu’il aimerait bien voir appliquer lorsque les regards se tournent vers les groupes armés.
"Nous constatons qu’on ne parle presque pas des exactions commises par les groupes armés, lesquelles sont extrêmement graves et tuent parfois les FACA. Pourquoi n’en parle-t-on pas? Ne pas en parler, c’est les encourager à continuer. Comment arrivent-ils à obtenir ces armes? Il faut se poser des questions pour aller vers la paix", s’est-il ainsi exprimé.
Félix Moloua s’est rendu à Moscou pour discuter notamment de la coopération militaire bilatérale avec la Russie. Il a rencontré la direction du ministère russe de la Défense.
