Washington se perd dans ses propos sur les laboratoires en Ukraine
© AP Photo / Jacquelyn MartinMaison-Blanche à Washington (AP Photo/Jacquelyn Martin)
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La Défense russe a confirmé une nouvelle fois la tenue d’essais biologiques illégaux menés en Ukraine par les États-Unis, lesquels ne nient qu’en partie les faits. Mais ils ne savent pas expliquer pourquoi ces travaux ont été stoppés juste avant le début de l’opération spéciale russe et pourquoi des militaires étaient impliqués.
Les États-Unis se contredisent lorsqu’ils parlent de leurs laboratoires biologiques en Ukraine, a estimé ce 1er février l’ambassadeur russe à Washington.
Il y a deux jours, la Défense russe a déclaré avoir trouvé des preuves d’essais menés sur le VIH par Washington dans le cadre de son programme militaro-biologique en Ukraine. D’autres preuves confirment son implication dans la propagation de la pandémie de Covid-19.
En réponse, la Maison-Blanche a indiqué que son pays avait pour objectif d’entraver une pandémie et qu’il ne développait pas d’armes biologiques. Ces études étaient de nature "pacifique", d’après John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Les Américains se démentent. Si ce programme était purement pacifique, alors pourquoi les travaux ont été si rapidement arrêtés? Pourquoi ce sont des militaires qui s’en occupent au lieu de spécialistes civiles?", s’est interrogé l’ambassadeur Anatoly Antonov, cité par le service de presse de la mission diplomatique russe.
"La réponse est évidente. Washington avait et a toujours des choses à cacher. C’est ce que M.Kirby confirme lui-même. Selon ses dires, c’est justement avant le début de l’opération militaire spéciale que les projets ont fermé et les laboratoires ont été désactivés. Autrement dit, cela a été fait pour que les résultats des études ne tombent pas aux mains des militaires russes", poursuit M.Antonov.
Tests US menés en Ukraine
L’ambassadeur a rappelé que la Défense russe avait révélé plusieurs fois les indices de réalisation de programmes à double usage par les États-Unis.
"Il est à noter que les expériences les plus discutables se réalisent hors de leur territoire national. Voici juste un exemple. Depuis 2019, Washington utilisait l’Ukraine en tant que terrain pour effectuer des essais sur le VIH. Les groupes cibles étaient les catégories de la population les plus vulnérables, avec un haut risque de contamination", a-t-il souligné.
En effet, ce sont notamment des membres de forces armées, des détenus et des drogués qui avaient été soumis aux tests, a indiqué la Défense russe dans son nouveau rapport présenté le 30 janvier.
"Ce n’est pas étonnant que les Américains transfèrent activement leurs projets inachevés en Ukraine vers des pays de l’Asie centrale et de l’Europe de l’Est", a résumé M.Antonov. "Pour écarter les soupçons, ils remettent les fonctions d’acheteur sur les structures civiles telles que le ministère de la Santé, le ministère de l’Énergie, l’Agence de développement internationale. Apparemment, ils espèrent que cela permettrait d’échapper à la critique et éviter le choc du Pentagone", conclut-il.
Laboratoires biologiques en Ukraine
Après que la Défense russe a révélé en mars dernier des faits confirmant la conception d’armes biologiques au sein des laboratoires américains en Ukraine, Washington a accepté la présence de certaines installations de recherches biologiques. Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, a également approuvé le 9 mars 2022 que son pays tentait d’éviter le transfert de ces biolaboratoires à la Russie.
En juin dernier, le Pentagone a déclaré que les autorités américaines avaient assuré le soutien à 46 établissements ukrainiens de la Santé, mais "à des fins pacifiques". Il a toutefois nié développer des armes biologiques, chimiques ou nucléaires en Ukraine.
De son côté, le parlement russe estime que la politique de sanctions et de russophobie exercée par l’Occident ne représente qu’ "un rideau psychologique d’information, créé par Washington pour réaliser sans aucun contrôle son projet d’armes biologiques".
L’Ukraine est l’un des terrains d’entraînement du programme militaro-biologique, a déclaré la vice-Présidente de la Douma, chambre basse du Parlement russe, Irina Iarovaïa. Enfin, un document de la Defense Threat Reduction Agency (DTRA), diffusé fin décembre, "le prouve".