Moscou: les USA ont mené des recherches sur des patients des hôpitaux psychiatriques en Ukraine
15:11 19.09.2022 (Mis à jour: 18:07 19.09.2022)
© Photo Pexels / Chokniti KhongchumUn scientifique (image d'illustration)
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Malgré la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, les Etats-Unis continuent à renforcer les leurs en créant des laboratoires le long des frontières de leurs adversaires géopolitiques, indique la Défense russe. Elle accuse notamment Washington d’avoir mené en Ukraine des recherches sur des personnes vulnérables.
Le ministère russe de la Défense a présenté à Genève du 5 au 9 septembre des preuves matérielles indiquant que les États-Unis menaient en Ukraine des travaux sur les armes biologiques. Cela a été fait lors d’une réunion spéciale de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CABT). La Défense a souligné qu’aucune des délégations participantes n’avait remis en question ces preuves.
La Défense russe a trouvé "extrêmement peu convaincantes" "les explications des États-Unis et de l'Ukraine concernant le transfert des souches et des biomatériaux des citoyens ukrainiens".
"Cela concerne également le respect des normes éthiques lors de la conduite de recherches sur le personnel militaire, les citoyens à faible revenu, ainsi que sur l'une des catégories les plus vulnérables de la population - les patients des hôpitaux psychiatriques".
Selon Moscou, lors de l'examen de cette question, "la délégation américaine a reconnu de tels faits", notant que le transfert d'échantillons de biomatériaux pathogènes vers les Etats-Unis "était peu fréquent".
Dans le même temps, poursuit le ministère, "ni l'Ukraine ni les États-Unis n'ont fourni de preuves convaincantes que [leur] coopération a contribué à améliorer la situation sanitaire et épidémiologique, qui n'a cessé de se détériorer au cours des 15 dernières années"
Pression de Washington
Moscou a rappelé qu'à la veille de la réunion, les États-Unis ont demandé avec insistance aux pays participants qu’ils adoptent une déclaration commune sur le caractère prétendument pacifique du Programme de réduction des menaces biologiques. Certains ont signé.
"Craignant une réaction américaine et la menace de sanctions, de nombreux pays se sont abstenus de participer à la réunion, à la suite de quoi seuls 89 pays sur 184 États membres de la CABT y ont participé. Seules 43 délégations ont pris la parole lors de l'événement, dont plus de la moitié (22 États) soit "ont soutenu la position russe, soit ont adopté une position neutre. 21 États, dont l'Ukraine, les États-Unis et la plupart de leurs alliés de l'Otan, s’y sont opposés, mais même parmi eux, il n'y avait pas d'unanimité", a souligné le ministère.
Des drones pour livrer des armes biologiques
Lors de la réunion la Russie a en outre présenté des documents confirmant l'intérêt de l'Ukraine d’avoir des moyens techniques pour la livraison d'armes biologiques. Il s’agit d’une demande de la société ukrainienne Motor Sich datée du 15 décembre 2021 et adressée au fabricant turc du drone Bayraktar, Elle concernait la possibilité d'équiper ces engins de pulvérisateurs aérosols d'une capacité supérieure à 20 litres.
"N'ayant pas d'autres arguments, l'Ukraine a exprimé des doutes sur l'authenticité de ce document et a avancé un faux argument selon lequel les institutions étatiques ukrainiennes n'utilisent pas le russe dans leur correspondance. Il convient de rappeler que Motor Sich n'est pas une institution étatique de l'Ukraine et utilise le russe et l'anglais pour interagir avec la partie turque. Le document présenté a été rédigé dans ces deux langues. Dans le même temps, l'entreprise Motor Sich s'est abstenue de tout commentaire ", a indiqué la Défense.