Pourquoi l'idée de remorquer des icebergs pour sauver l’Afrique du Sud de la soif ne passe pas

© Photo Pixabay / Andrea Spallanzani Un iceberg (image d'illustration)
Un iceberg (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 11.01.2023
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Remorquer des icebergs depuis l’Antarctique pour alimenter la ville du Cap en eau n’est pas crédible, selon une récente étude. L’idée avait été lancée en 2018 après trois années de sécheresse.
L’idée est séduisante, mais les résultats risquent de ne pas suivre. Le projet de déplacer des icebergs pour alimenter en eau les régions arides ne tient pas, à en croire une étude publiée dans la revue Scientific Reports.
Une simulation pour ravitailler la ville sud-africaine du Cap a conclu qu’un iceberg de 300 mètres de long et 250 mètres d’épaisseur serait réduit à 1% de son volume après un voyage depuis l’Océan Austral. Soit de quoi alimenter la ville en eau pendant… moins de 4 minutes!
Les résultats sont un peu plus positifs si l’iceberg est enveloppé d’un matériau isolant à partir de sa ligne de flottaison, pour réduire les effets de l’érosion des vagues. L’eau obtenue pourrait alors alimenter la ville pendant trois jours, fournissant 3,2 litres aux 4,8 millions d’habitant du Cap, ce qui est considéré comme un minimum vital.
Des moyens considérables devraient en outre être mis en œuvre pour remorquer les plus gros de ces "glaçons", mobilisant jusqu’à une vingtaine de navires, rappelle encore l’auteur de l’étude, Alan Condron de la Woods Hole Oceanographic Institution dans le Massachusetts.

Une sécheresse historique

L’idée de faire venir des icebergs pour ravitailler Le Cap en eau avait émergé en 2018, alors que la ville venait de traverser une intense période de sécheresse. Cette année-là, la cité avait presque frôlé le "jour zéro", où les robinets sont censés manquer d’eau.
La capitale parlementaire avait évité la catastrophe grâce à des mesures d’économie d’eau et à d’abondantes précipitations, qui avaient permis la hausse du niveau des barrages.
Aujourd’hui Le Cap continue toujours de s’inquiéter pour son approvisionnement en eau. Ce 9 janvier, les six principaux barrages de la ville étaient remplis à 67,7%, avaient indiqué les autorités. Ces installations fournissent la quasi-totalité de l’eau consommée par les habitants, même si des investissements dans des stations de dessalements et de pompage ont récemment été réalisés.
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