Produit miracle: les lacs russes de l’Arctique régénérés à l’aide… d’excréments d’oiseaux

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arctique - Sputnik Afrique, 1920, 17.12.2022
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Des scientifiques russes ont découvert que l’introduction d’excréments d’oiseaux dans les lacs arctiques pouvait les aider à se régénérer. Les qualités fertilisantes du guano sont par ailleurs prisées en ces temps de crise.
Les voies de l’écologie sont parfois impénétrables. Dans le grand nord russe, une expédition de scientifiques a découvert les bienfaits des fientes d’oiseaux pour fertiliser les lacs arctiques, rapporte le portail Go Arctic.
Les chercheurs ont étudié 13 lacs habités par des oiseaux ansériformes, comme les oies ou les cygnes, et 8 autres lacs sans oiseaux. Ils ont découvert que les particules en suspension dans l’eau (sestons) contenaient plus de phosphore dans les lacs où vivaient les oiseaux. Un avantage pour la flore marine, notamment les micro-algues, qui se nourrissent de cette substance.
Des micro-algues bénéfiques, les diatomées, ont aussi été retrouvées en plus grande quantité dans les lacs survolés par les oiseaux, alors que des "algues bleues" (cyanobactéries) dominaient dans les autres étendues d’eau.
Les scientifiques en ont déduit que c’était bien les excréments d’oiseaux qui amélioraient l’écosystème aquatique. Ce procédé, baptisé guanotrophisation, pourrait donc bien aider à restaurer la biodiversité des lacs industriellement pollués.

Le retour en force du guano?

Le guano, issu des déjections d’oiseaux, est considéré comme un fertilisant naturel et a souvent été utilisé en agriculture avant l’apparition des engrais chimiques. Le produit est d’ailleurs revenu à la mode, avec la pénurie mondiale d’engrais qui a suivi le conflit en Ukraine.
Le recours au guano, riche en azote et phosphate, s’amplifie en particulier au Pérou. Les autorités ont même réquisitionné un navire de guerre pour transporter les précieux excréments depuis les îles côtières jusqu’au continent.
Le guano avait également été pointé du doigt lorsque le Covid-19 est apparu. Certains des premiers cas détectés en Chine étaient en effet des travailleurs récoltant des excréments de chauve-souris. Une hypothèse qui avait ensuite laissé place à celle du pangolin, puis de la fuite en laboratoire.
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