Conflit ukrainien: Berlin et Paris sont "souvent gênants" pour Washington

© Sputnik . Anthony Lefebvre / ParisParis
Paris - Sputnik Afrique, 1920, 08.12.2022
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Bien qu’il soit difficile de coopérer avec Paris et Berlin, "souvent gênants", les États-Unis doivent les "maintenir en ligne sur l’Ukraine", juge le chercheur principal d’un think tank américain. Il est donc essentiel de ne pas leur "donner libre cours" et négliger la "surveillance" de Washington".
Le tollé provoqué par Emmanuel Macron sur les garanties de sécurité qu’il faudra fournir à la Russie a atteint l’outre-Atlantique. Un article paru le 7 décembre dans le New York Post stipule que "les États-Unis doivent maintenir en ligne la France et l’Allemagne sur l’Ukraine".
Selon l’auteur de l’article, l’idée d’Emmanuel Macron "n’est pas seulement un affront à l’Ukraine, mais aussi à nos alliés de l’Otan en Europe de l’Est".
Qualifiant la visite du Président français à Washington de "glamour", le chercheur principal à l’Americain Entreprise Institute (AEI) Dalibor Rohac a pointé le caractère "antiaméricain" de ses déclarations, lesquelles "trouvent un écho à travers toute la France".

Qu’en dit Macron lui-même?

Face aux reproches faits à Kiev et dans l’Est de l’Europe, le Président français a toutefois maintenu son sang-froid. À son arrivée au sommet UE-Balkans à Tirana, il a estimé qu’il ne fallait pas "faire de grands cas, essayer de voir des polémiques là où il n’y en a pas".
"J'ai toujours dit la même chose, c'est-à-dire qu'à la fin, dans les discussions de paix, il y aura des sujets territoriaux sur l'Ukraine et ils appartiennent aux Ukrainiens et il y aura des sujets de sécurité collective sur toute la région".

"Au lieu de redoubler d'orgueil"…

Dans l’article de NYP, une pique a également été envoyée à Berlin pour les propos du chancelier Olaf Scholz. Celui-ci a notamment déclaré qu’il était possible de "revenir à un ordre de paix qui a fonctionné et le rendre à nouveau sûr s'il y a une volonté en Russie d’[y] revenir".
"L’absence de conscience de soi française et allemande choque. […] Peut-être serait-il temps pour Macron et Scholz de faire preuve d'humilité et d'écouter, par exemple Kaja Kallas en Estonie, Andrzej Duda en Pologne ou Petr Fiala en République tchèque, au lieu de redoubler d'orgueil?"
Tant que la France et l’Allemagne représentent presque 40% du PIB de l’Union européenne, ces pays "sont indispensables à la sécurité du continent", a pourtant confirmé Dalibor Rohac. Or, il ne faut pas "leur donner libre cours pour faire plus, sans surveillance étroite et correction occasionnelle de la part de Washington".
À ce titre, "toute administration américaine" "doit continuer à travailler avec nos partenaires traditionnels, bien que souvent gênants, Berlin et Paris, et amplifier et élever les paroles les plus lucides venant [de] Varsovie, Tallinn, Helsinki et Prague", a conclu le chercheur.
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