Gêné par un scandale, le Président sud-africain ne compte pas démissionner

© AFP 2024 THEMBA HADEBECyril Ramaphosa
Cyril Ramaphosa - Sputnik Afrique, 1920, 03.12.2022
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Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa, sous la menace d'une procédure de destitution, n'a aucune intention de démissionner et va se battre sur le plan politique comme judiciaire, a fait savoir samedi son entourage.
Son porte-parole, Vincent Magwenya, a confirmé qu'il n'allait pas s'écarter du pouvoir "sur la base d'un rapport erroné", faisant référence au texte d'une commission parlementaire rendu public mercredi qui accable le président dans l'affaire dite du "Farmgate" ou de "Phala Phala", du nom de l'une de ses propriétés.
Cyril Ramaphosa fait l'objet d'une plainte depuis juin, déposée dans un commissariat par un opposant politique, l'accusant d'avoir tenté de dissimuler un cambriolage à Phala Phala en 2020, en ne le signalant ni à la police ni au fisc. Or à cette occasion, les cambrioleurs avaient trouvé 580.000 dollars en espèces cachés sous les coussins d'un canapé.
Cette plainte n'a pas donné lieu à ce jour à des poursuites, l'enquête de police se poursuit. Le Président va aussi contester le rapport parlementaire par voie de justice.
"Il est dans l'intérêt (...) de notre démocratie, bien au-delà de la présidence Ramaphosa, qu'un rapport aussi bancal soit remis en question, en particulier lorsqu'il est utilisé comme point de référence pour destituer un chef d'État en exercice", a expliqué M.Magwenya.
Ce rapport estime que M.Ramaphosa "a pu commettre" des actes contraires à la loi et la Constitution, ouvrant la voie à une procédure de destitution qui pourrait être votée mardi au Parlement.

Nombreux appels à la démission

Depuis sa diffusion, de nombreux appels à la démission du Président ont été lancés dans l'opposition mais aussi au sein du parti au pouvoir, l'ANC. Mais Ramaphosa, qui reste très populaire, a aussi engrangé de nombreux soutiens politiques, syndicaux comme au sein du monde des affaires.
Echéance cruciale dans le calendrier politique sud-africain, l'ANC se réunit dès le 16 décembre pour désigner son prochain candidat pour la présidence en 2024. Si toutefois le parti, au pouvoir depuis la chute de l'apartheid et de plus en plus contesté sur fond de chômage et de fortes inégalités, sortait vainqueur du scrutin.
M.Ramaphosa "a pris à coeur le message sans équivoque émanant des branches du parti au pouvoir qui l'ont désigné pour un second mandat à la tête de l'ANC", a affirmé samedi soir son porte-parole.
Il "comprend que ce message signifie qu'il doit poursuivre les réformes économiques", explique encore M.Magwenya. Ainsi "le Président a accepté avec humilité, grand soin et engagement, cet appel à continuer à être au service de son organisation, l'ANC, et du peuple sud-africain".
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