"La France ne respecte pas ses accords de défense" avec le Burkina, pointe un analyste politique

© AP Photo / Jerome DelayUn soldat français de l'opération Barkhane
Un soldat français de l'opération Barkhane - Sputnik Afrique, 1920, 26.11.2022
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Le mouvement antifrançais s’étend au Burkina Faso, dont le gouvernement accuse Paris de ne pas remplir pleinement ses obligations militaires dans la lutte antiterroriste, estime auprès de Sputnik l’analyste Gnabro Yannick Kouamé. Le pays met ainsi la France "face à son échec, face à son mensonge".
Au Burkina Faso, "le sentiment anti-politique française monte et le peuple les tient pour responsables de ses malheurs car la France ne respecte pas ses accords de défense", a déclaré l’analyste politique Gnabro Yannick Kouamé dans une interview accordée à Sputnik.
Depuis plusieurs mois, des manifestations se tiennent dans la capitale burkinabé pour réclamer le départ des troupes françaises, sur fond de lutte permanente contre le terrorisme. Le chef du gouvernement du pays a récemment pointé l’impuissance de "certains partenaires" pour éradiquer le fléau malgré des équipements modernes. Selon M.Kouamé, il parlait "de manière indirecte à la France".
"Donc tout le peuple et le gouvernement burkinabé mettent la France face à son échec, face à son mensonge", a-t-il indiqué.
Pour rappel, Paris a signé plusieurs accords de coopération militaire avec le pays africain: en mai 1961 après l’acquisition de l’indépendance - à cette époque le Burkina Faso figurait sous le nom de Haute-Volta - ensuite en janvier 2015, puis en décembre 2018.

Un retrait comme "une sorte de pression"

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a fait savoir le 20 novembre que son pays n’exclut pas la possibilité de retirer ses troupes présentes au Burkina Faso. Sur fond de nombreuses manifestations, l’ambassade de France a demandé aux autorités locales de renforcer sa protection.
Cette déclaration du ministre français peut être considérée comme une sorte de pression sur cet État africain, analyse Gnabro Yannick Kouamé:
"Le ministre Lecornu dit ne pas exclure le départ des troupes françaises, mais pas la totalité, ici je pense que c’est une sorte de pression faite au Burkina Faso pour ne pas coopérer avec la Russie ou bien lui dire qu’on le mettra seul face à ses responsabilités".
L’analyste apprécie cependant le rôle de la Russie dans la région: "La Russie joue déjà un rôle particulier dans la sous-région et s’est déjà tant bien que mal immiscée dans le combat du partage de l’Afrique, la plupart du temps dans des partenariats gagnant-gagnant".
Les violences djihadistes au Sahel ont débuté en 2012 au Mali, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés. Elles se sont étendues au Burkina Faso et au Niger voisins. Pour l'instant, environ 400 militaires français de la force Sabresont présents au Burkina Faso.
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