"Il n’y a pas que l’Occident qui mange du chocolat": quels débouchés pour le cacao africain?

© Photo Pixabay / DevanathDes fèves de cacao
Des fèves de cacao - Sputnik Afrique, 1920, 26.11.2022
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Les plus grands producteurs de cacao, la Côte d'Ivoire et le Ghana, peuvent se réorienter vers d’autres marchés, comme la Russie et la Chine en cas d’impasse concernant les primes promises aux agriculteurs par les multinationales occidentales, estime auprès de Sputnik Doué Taï Henri, chef de la chambre de commerce et d’industrie ivoiro-russe.
Tandis que la Côte d'Ivoire et le Ghana accusent les multinationales du cacao de ne pas payer les primes à leurs producteurs de cacao, ces pays pourraint trouver d’autres débouchés, considère le président de la chambre de commerce et d’industrie ivoiro-russe, dans un entretien à Sputnik.
"Le monde ce n’est pas que l’Occident ou les Amériques. Il n’y a pas que l’Occident qui mange du chocolat. Il y a des ouvertures", argue Doué Taï Henri, proposant en tant que marchés du futur "la Russie, la Chine, l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord, la Corée du Sud" et d’autres pays asiatiques.
"À nos chefs d’État de réfléchir et de réorienter nos affaires", remarque-t-il.
Il a particulièrement mis en valeur un partenariat renforcé russo-africain: "La Russie doit s’ouvrir à l’Afrique", afin de s’unir avec les 54 Etats du continent "pour le rapport économique, commercial, industriel".

Pour sortir de l’impasse

Entre-temps, les producteurs de cacao doivent prendre "les choses en main" dans leur relation avec les multinationales et déterminer eux-mêmes le prix des matières premières, insiste le président de la chambre de commerce et d’industrie. D’après lui, actuellement, les pays africains font "tout pour industrialiser nos pays pour éviter ces malentendus".
"Nous ne sommes plus en esclavage. Il faut que les multinationales comprennent", s’indigne-t-il, rappelant la pauvreté extrême des cacaoculteurs dans le pays.
Il n’exclut pas d’ailleurs des mesures fortes envers les multinationales: "Il faut couper le cordon ombilical. Il faut couper les liens économiques. Il faut interdire l’achat de cacao, l’exportation pour les acheteurs européens et américains".

L’ultimatum

Les deux pays africains, qui assurent près de 60% de la production mondiale de fèves de cacao, reprochent aux industriels leurs réticences à payer le différentiel de revenu décent, une prime à l’achat conçue pour protéger les faibles revenus des cacaoculteurs, que les géants du chocolat s’étaient engagés à verser lors d’un accord conclu en 2019.
Dans un premier temps, ils ont donné aux industriels jusqu'au 20 novembre pour respecter leurs engagements, menaçant "d'interdire l'accès aux plantations pour effectuer des prévisions des récoltes" et de "suspendre les programmes de durabilité".
Récemment, ils ont repoussé l'ultimatum adressé aux multinationales du cacao. La date butoir fixée initialement à fin novembre a été reportée de quatre mois, les deux pays ont accepté de poursuivre les négociations dans le but d’améliorer les conditions de vie des millions de planteurs.
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