Blessé par l’armée française, un Nigérien salue la fin de la mission Barkhane
16:09 10.11.2022 (Mis à jour: 16:20 10.11.2022)
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Le départ de la mission Barkhane ne change pas grand-chose au Niger, de toute façon les Français n’ont jamais vraiment lutté contre les terroristes, affirme le directeur d’une école nigérienne. Également enseignant, celui-ci parle à Sputnik de la manifestation, durant laquelle il a été blessé par des soldats français.
La situation en matière de la lutte contre le terrorisme s’est améliorée au Niger ces derniers mois, mais seulement grâce aux forces nigériennes, alors que les Français de la mission Barkhane n’y sont pour rien, a déclaré à Sputnik Nourou Hamadou, directeur de l’école Arboudji au département de Téra.
"Actuellement et avant, ce n’est pas la même chose avec la sécurité. Il y a de l’amélioration. Mais ce sont nos forces de défense, qui sont en train d’aller sur le front et sont en train de combattre [les terroristes]. Voilà pourquoi il y a de l’amélioration. Pour le moment, nous, sur le terrain, on ne voit pas la force de Barkhane, il n’y a pas de Français […]. On voit qu’il n’y a aucun résultat que Barkhane mène, parce qu’on n’a pas vu de Français sur le terrain en train de combattre, en train de faire vraiment la lutte contre le terrorisme", a indiqué M.Hamadou.
Il précise que ce sont les militaires nigériens qui meurent:
"On n’a jamais vu les Français attaquer les terroristes. On voit le manque de résultats. C’est pourquoi on dit: vraiment ça suffit!"
Blessé par des Français lors d’une manifestation pacifique
L’enseignant parle d’une manifestation pacifique contre la force Barkhane tenue à Téra le 27 novembre 2021. Il a été blessé par une balle réelle tirée par les militaires français pendant cet événement.
"Lorsque nous avons fait la marche pacifique pour bloquer le convoi français, qui était de passage, il y a eu des tirs à balles réelles et aussi de lacrymogène. J’étais parmi les manifestants parmi lesquels il y a eu des morts et aussi des blessés. Moi-même, je suis parmi ceux qui ont reçu une balle au niveau des pieds, je fais partie des victimes", a-t-il confié.
Une peur causée par une insécurité permanente
M.Nourou rassure qu’au niveau de son établissement scolaire, fermé pour des raisons de sécurité, il n’y a jamais eu de violence. Mais a contrario dans la région de Téra, située à huit kilomètres de l’école, il y a parfois des individus armés qui y viennent à moto pour troubler la quiétude de la population. C’est pourquoi, il a peur de se rendre sur son lieu de travail.
"Effectivement, j’ai eu peur de venir travailler à l’école", a-t-il ajouté.
Fin de l’opération Barkhane au Sahel
Le Président français a officiellement mis fin à l’opération Barkhane au Sahel le 9 novembre, un peu moins de trois mois après le retrait des soldats français du Mali.
Il a déclaré que la France finaliserait sa nouvelle stratégie en Afrique d'ici six mois après consultations avec ses partenaires sur le continent.
