Sans le gaz russe l’Europe est "à la merci de la météo", estime un universitaire britannique

© AP Photo / Paul WhiteCorde à linge recouverte de neige
Corde à linge recouverte de neige - Sputnik Afrique, 1920, 05.11.2022
S'abonner
Sevrée des énergies russes, l’Europe devra compter sur une météo clémente pour limiter la casse économique et sociale cet hiver, selon l’historien et chroniqueur britannique Adam Tooze.
Pour la première fois depuis plus de 60 ans, l’avenir de l’Europe est suspendu à la météo. Privé d’hydrocarbures russes, le Vieux Continent devra en effet compter sur un hiver doux pour ne pas voir les factures énergétiques s’envoler et les troubles socio-économiques se multiplier, écrit Adam Tooze, professeur d'histoire à l'Université de Columbia, dans un article de Foreign Policy.
"La triste vérité est que l'avenir de l'Europe dépend de la météo. Cela semble absurde. Mais que l'hiver à venir soit froid ou chaud déterminera si l'Europe traversera les six prochains mois sans stress économique, politique et social majeur", explique ainsi l’universitaire.
Le fait de devoir compter avec les caprices la météo est un "choc" pour les économies européennes, qui n’avaient plus connu cette situation depuis l’hiver glacial de 1946-1947, souligne le chercheur. À l’époque, la météo avait immobilisé le Vieux Continent et contribué à accélérer la mise en place du plan Marshall, afin de remettre sur pieds une Europe dévastée par la Seconde Guerre mondiale, précise le chercheur.
Désormais, c’est le conflit en Ukraine et la crise énergétique en découlant qui fragilise les économies européennes, les tenant à la merci de l’hiver. L’Europe a perdu un tiers de son approvisionnement régulier en gaz, précise Adam Tooze.
L’Allemagne, l’Italie, mais aussi une grande partie de l’ancien bloc soviétique dépendaient des hydrocarbures russes pour le chauffage ou l’électricité, rappelle l’universitaire.

Rares alternatives et solidarité de façade

Pour tenter de remplacer le gaz russe, les Européens se tournent vers d’autres partenaires. L’Algérie a notamment été sollicitée par l’Italie ou la France. Mais les rallonges de livraisons ne devraient pas permettre de boucher tous les trous, comme l’expliquait récemment à Sputnik l’économiste Mourad Kouachi.
Face au péril, certains, comme le Président français Emmanuel Macron, prônent la solidarité européenne. Mais celle-ci semble à géométrie variable. Le récent accord gaz-électricité passé entre Paris et Berlin a ainsi eu le don de faire grincer des dents en Italie. "Les partenariats européens deviennent de plus en plus tendus", résume ainsi le député allemand Tino Chrupalla pour Sputnik.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала