"Les Occidentaux s’intéressent aux référendums quand ça va dans leur sens", affirme un humanitaire
21:14 23.09.2022 (Mis à jour: 11:50 31.03.2023)
© Sputnik . Sergueï Avérine
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Il n’est pas surprenant que les Occidentaux voient d’un mauvais œil les récents référendums de rattachement à la Russie, explique un humanitaire à Sputnik. La volonté exprimée démocratiquement par les populations du Donbass doit pourtant être respectée.
Les référendums sur le rattachement à la Russie des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ainsi que les régions de Kherson et de Zaporojié ne font pas l’unanimité en Occident. Ce même Occident n’a pourtant pas fait de détail avec l’indépendance du Kosovo, explique à Sputnik l’essayiste français Nikola Mirkovic, fondateur de l'association humanitaire Ouest-Est qui aide la population du Donbass.
"On a fait la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, qui est totalement contraire au droit international. Il n'y a pas eu de référendum côté occidental. Les Occidentaux s’intéressent aux référendums quand ça va dans leur direction. Les référendums dans l’Union européenne ne valent d’ailleurs pas grand-chose", explique-t-il.
Et l’écrivain de rappeler que les gouvernements européens passent parfois par-dessus la volonté des peuples. La France avait notamment voté contre la Constitution européenne en 2005, avant que celle-ci ne soit reformulée et ratifiée dans le traité de Lisbonne.
Ostracisme contre volonté démocratique
En Ukraine, les référendums permettent à certaines populations de faire entendre leurs voix. Les populations du Donbass veulent prendre une voie différente de celle de Kiev et leur volonté doit être respectée, souligne Nikola Mirkovic.
"Il y a des Ukrainiens qui préfèreraient être du côté de Moscou, c'est la réalité. Ce n’est pas de la propagande. Cette volonté des Ukrainiens n'est pas prise en compte par l'Occident […]. Il y eu des manifestations pacifiques dans le Donbass, surtout après le référendum en Crimée. Les habitants ont déclaré démocratiquement, par le référendum : +On a une autre vision. On ne veut pas être dans un pays où on nous empêche de parler notre langue+", rappelle ainsi l’essayiste.
Kiev n’a pas entendu l’appel de ces populations russophones en 2014, et a traité les revendications "par la force et la lance", rappelle encore Nikola Mirkovic. Des mouvements extrémistes "radicalement antirusses" ont vu le jour et les habitants du Donbass ont été frappés par une forme d’"ostracisme" qui a débouché sur la guerre civile.
Intervention de la Russie
Au cours de ce conflit, des crimes ont d’ailleurs été commis par des "bataillons issus de ces mouvements néonazis extrémistes", rappelle encore l’écrivain. Face à l’aveuglement du reste du monde, les populations locales en ont alors appelé à Moscou qui a décidé de prendre le problème à bras-le-corps.
"D’un côté tout le monde a fermé les yeux, de l’autre la population locale a souffert et fini par demander en partie l'aide de la Russie. Parce qu’ils n’en pouvaient plus de vivre dans la guerre, avec toute la souffrance qu’elle impose […]. Le fait que l’eau chaude soit coupée, l'électricité soit coupée, qu'il soit difficile de se nourrir. Tout cela, la population du Donbass en souffre depuis huit ans. Moscou a pris une décision pour régler cela", explique l’humanitaire.
Plusieurs centaines d’observateurs internationaux sont actuellement sur place pour scruter le déroulement des référendums dans les territoires concernés. Moscou assure que l’intégration à la Russie pourra se faire rapidement si la population choisit le rattachement.
