Gaz russe pour la Chine: du gagnant-gagnant pour Moscou et Pékin
L'usine de traietement de gaz d'Amour
© Sputnik . Pavel Lvov
/ S'abonner
La coopération économique entre Pékin et Moscou s’annonce fructueuse pour les prochaines années, estime le directeur du Centre chinois de recherches sur la sécurité énergétique internationale. En vue: une demande chinoise en gaz en hausse et l’élaboration du gazoduc Force Sibérie 2, aux capacités semblables à celles du Nord Stream 2.
La coopération énergétique entre la Russie et la Chine garde un potentiel important, notamment grâce à l'élaboration d'un nouveau gazoduc, confie à Sputnik le chef du Centre chinois de recherches sur la sécurité énergétique internationale.
Puisque le marché gazier chinois est loin d’être saturé, Moscou pourrait réorienter vers Pékin ses volumes de combustible bleu censés être expédiés via le Nord Stream 2, jamais entré en service, a expliqué Huang Xiaoyong.
"Du point de vue du développement de l’énergie propre et de la réduction des émissions de dioxyde de carbone, l’expansion de la consommation de gaz naturel devrait devenir l’une des principales orientations de la politique énergétique chinoise […] Si le gaz qui devait être livré via Nord Stream 2 vers l’Europe est redirigé vers la Chine via le Force de Sibérie 2, ce sera une excellente solution pour la Russie afin de répondre aux besoins de développement durable du secteur pétrolier et gazier et d’obtenir un revenu financier stable", assure Huang Xiaoyong.
L’énergie au cœur des liens
L’expert chinois explique que les tentatives de l’Occident de limiter le rôle de la Russie sur les marchés énergétiques ne font que provoquer un déficit artificiel et augmenter les prix. En conséquence, au lieu de souffrir des sanctions, Moscou a désormais au contraire un avantage, pouvant proposer des conditions d’exportation de ses ressources énergétiques plus souples et compétitives.
Washington cherche à convaincre Pékin de réduire sa coopération énergétique avec la Russie, mais la Chine n’a aucun intérêt à le faire, poursuit Huang Xiaoyong.
"D’une part, le gaz naturel est la direction la plus importante de la transformation structurelle du secteur énergétique chinois. D’autre part, de bonnes et fortes relations interétatiques avec la Russie sont la base d’une coopération énergétique stable entre nos pays. Et tant que ce fondement sera inébranlable, la coopération énergétique sino-russe, en particulier la coopération sur le gaz, s’étendra", détaille-t-il.
Force de Sibérie 2 au lieu de Nord Stream 2
Moscou et Pékin discutent des conditions de lancement du deuxième gazoduc, baptisé Force de Sibérie 2.
Selon le gouvernement russe, la capacité de cette artère gazière devrait atteindre 50 milliards de mètres cube de gaz.
Le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, a déclaré que le Force de Sibérie 2 pourrait "remplacer" le Nord Stream 2, prêt mais jamais lancé, et censé amener en Allemagne via la mer Baltique chaque année 55 milliards de mètres cubes de gaz russe.
Au dernier sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï, Vladimir Poutine a annoncé que le groupe russe Gazprom finalisait les détails du projet de construction du nouveau gazoduc vers la Chine à travers la Mongolie.
Ouvert en 2019, le premier pipeline Force de Sibérie 1 fournit 38 milliards de mètres cube de gaz par an et devrait fonctionner à pleine capacité dès 2025.