"Les États-Unis se sont mis dans leur propre piège" à cause d'une visite de Pelosi à Taïwan

CC BY 2.0 / othree / TaiwanTaïwan (archive photo)
Taïwan (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 01.08.2022
S'abonner
Washington risque de perdre son influence sur la scène internationale et de provoquer un autre conflit militaire en insistant sur la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, malgré les protestations de Pékin. Un chercheur chinois, Qian Yaxu, commente la situation pour Sputnik.
La visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, dénoncée par Pékin, est un piège que Washington s’est tendu à lui-même, a déclaré à Sputnik Qian Yaxu, chercheur au Centre d'études américaines de l'Université Southwest Jiaotong.
"Les États-Unis sont tombés dans leur propre piège. Si Nancy Pelosi se rend à Taïwan, cela pourrait déclencher une grave escalade dans le détroit de Taïwan. Si Pelosi renonce à ses projets, les États-Unis perdront de leur prestige aux yeux de la communauté mondiale", a indiqué Qian Yaxu.

Deux scénarios possibles

D’une part, si Mme Pelosi arrive à Taïwan, cela risque de déclencher une confrontation militaire dans le détroit de Taïwan.
D’autre part, si elle renonce à y aller, "cela portera un coup très dur à la réputation internationale des États-Unis et leur déclin deviendra une réalité évidente aux yeux de leurs alliés et de la communauté mondiale", note l’expert. Toutefois, à son avis, il y du bon à ce dernier scénario: cela pourrait encourager le développement des relations sino-américaines:
"Si la tendance à "l’ascension de la Chine et au déclin de l’Amérique" s'intensifie, cela pourrait être propice à un développement plus rationnel des relations sino-américaines".

Aucune annonce officielle US

Quoi qu’il en soit, même si Nancy Pelosi décide d’aller à Taïwan malgré l’opposition de Pékin, qui a lancé des exercices militaires à proximité de l’île, Washington n’osera pas faire de déclarations officielles par avance, estime Qian Yaxu.
En effet, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, puis le secrétaire d’État Antony Blinken, ont déclaré que c’était à Mme Pelosi elle-même de prendre une décision concernant ce déplacement.
"Toutefois, Mme Pelosi ne s'attendait pas à une réaction aussi forte de Pékin. Comme elle est la troisième personne en importance au gouvernement des États-Unis, sa visite, si elle a lieu, ira au-delà de toutes les lignes rouges. Ce serait une violation de la souveraineté de la Chine", note Qian Yaxu.

Washington entend garantir la sécurité de Nancy Pelosi

M.Kirby a toutefois affirmé ce 1er août que la Maison-Blanche prendrait des mesures pour garantir la sécurité de la présidente de la Chambre des représentants américaine à Taïwan. M.Blinken, a pour sa part, estimé que si la Chine faisait monter la tension au cours de cette visite potentielle, c’est Pékin qui en serait responsable.
La tournée asiatique de Mme Pelosi a commencé le 31 juillet. Le programme de ce voyage, qui a été publié sur son site officiel, ne prévoit pas de séjour à Taïwan. Cependant, les médias taïwanais, qui se réfèrent à des membres du gouvernement local, ont confirmé qu'elle se rendrait à Taibei le 2 août.
L’agence Associated Press avait annoncé fin juillet que le Pentagone comptait créer des "cercles de protection" près de l’île en utilisant chasseurs, navires, systèmes de surveillance et autres équipements. Selon le think tank chinois SCSPI, le porte-avions Ronald Reagan se dirige vers Taïwan. Un avion de transport américain Grumman C-2 Greyhound a aussi décollé ce 1er août d’une base à Okinawa en direction de Taïwan.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала