Poutine: les accords de Minsk n'existent plus, tués par Kiev
17:38 22.02.2022 (Mis à jour: 22:04 22.02.2022)
© Sputnik . Sergueï Guneev
/ S'abonner
La Russie était intéressée à la réalisation des accords de Minsk, puisqu'ils sont le résultat d'un compromis, a indiqué Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse le 22 février. Pourtant, aujourd'hui ils n'existent pas, estime le Président russe.
Les accords de Minsk n'existent pas aujourd'hui, alors pourquoi les appliquer si la Russie reconnaît l'indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, a lancé Vladimir Poutine devant les journalistes ce 22 février.
#SputnikVidéo | Poutine: «Maintenant les accords de Minsk n’existent plus. Pourquoi les remplir si nous avons reconnu l’indépendance» des Républiques du #Donbass?https://t.co/zNMl233kHn #UkraineRussiaCrisis #UkraineRussie pic.twitter.com/oB0Nr4PNkF
— Sputnik France (@sputnik_fr) February 22, 2022
"Oui, bien sûr, les accords de Minsk n'existent pas maintenant, alors pourquoi les appliquer si nous avons reconnu l'indépendance de ces entités", s’est-il interrogé.
Tandis que l'Europe n’a pas réussi à forcer Kiev à appliquer les accords de Minsk, la Russie a été contrainte de décider de reconnaître les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, a souligné Vladimir Poutine.
"Nos collègues, quand on leur parle, de l'Europe, ont dit la même chose: oui, oui, il faut aller dans ce sens [la mise en œuvre des accords de Minsk, ndlr]. Mais en réalité, ils n'ont pas pu forcer leurs partenaires parmi les dirigeants actuels de Kiev à le faire, et nous avons donc été contraints de prendre cette décision", a-t-il ajouté.
L’Ukraine et l’Otan
Encore une fois, Vladimir Poutine a mis en relief le fait que la Russie était contre l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Ainsi, selon lui, la meilleure décision dans cette optique serait que l’Ukraine refuse elle-même d’y rentrer.
"Nous le disons publiquement et nous l'avons dit à de très nombreuses reprises, c'est l'objet de notre vif différend avec Washington et l'Otan. Nous sommes catégoriquement contre l'admission de l'Ukraine dans l'Otan, car elle représente une menace pour nous et il y a un argument. D'après ce que beaucoup disent, y compris dans les capitales occidentales, la meilleure solution à cette question serait que nos collègues ne perdent pas la face, que les autorités actuelles de Kiev refusent elles-mêmes d'adhérer à l'OTAN. En substance, ils mettraient en œuvre l'idée de neutralité", a-t-il expliqué aux journalistes lorsqu'on lui a demandé ce qui pourrait contribuer à une détente dans les relations entre l'Occident et l'Ukraine.
Le Président russe a qualifié d'inacceptable le déversement en Ukraine d’armes, notamment au vu des "ambitions nucléaires" émergentes de Kiev. En s’exprimant au sujet des déclarations du Président ukrainien, selon lesquelles il n'aimait pas les accords de Minsk, M.Poutine a fait remarquer que tout autre accord, y compris l'éventuel refus de Kiev d'adhérer à l'Otan, aurait pu être rejeté de la même manière, bien qu'il s'agisse essentiellement "des autorités de la République mettant en œuvre l'idée de neutralité".
"Zelensky irait vivre quelque part à Washington, Paris ou Berlin, et nous nous retrouverions avec une +anti-Russie+ armée jusqu'aux dents. C'est absolument inacceptable, surtout maintenant que les dirigeants ukrainiens actuels ont déclaré leurs ambitions atomiques", a avancé chef d’État russe.v
La question des frontières
En ce qui concerne les frontières des Républiques du Donbass reconnues par Moscou, Vladimir Poutine a exprimé son espoir que toutes les questions liées soient résolues par la voie diplomatique.
"Nous espérons que toutes les questions litigieuses concernant les frontières des deux Républiques seront réglées par la voie négociée, maintenant c'est impossible, mais nous y parviendrons à l'avenir", a-t-il indiqué.
Auparavant, le Président russe avait déjà rejeté les accusations de l’Occident sur une supposée intention de reconstituer l’Empire russe.
"Nous avions prévu qu'il y aurait des spéculations comme quoi la Russie s'apprête à reconstituer un empire", a-t-il évoqué lors d'une rencontre au Kremlin avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, et "ce n'est absolument pas la réalité".
Le Président russe s'est adressé à la presse après avoir parlé avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev.
La rencontre avec les médias a suivi les informations selon lesquelles le Conseil de la Fédération a voté en faveur son proposition sur l'utilisation des forces armées russes en dehors du pays.
Pour rappel, les sénateurs ont ratifié ce mardi les accords avec les Républiques de Donetsk et de Lougansk et ont également donné au Président le consentement à l'utilisation des forces armées russes en dehors du pays.