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Le gaz "s’épuiserait dans six semaines" si les livraisons russes en Europe s’arrêtaient aujourd’hui
Le gaz "s’épuiserait dans six semaines" si les livraisons russes en Europe s’arrêtaient aujourd’hui
Sputnik Afrique
Sur fond de crises énergétique et ukrainienne, Wood Mackenzie analyse plusieurs scénarios pour le marché gazier européen. Le cabinet de conseil constate que... 08.02.2022, Sputnik Afrique
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Il est peu probable que Moscou arrête lui-même ses exportations gazières aux partenaires européens, mais tout événement capable de perturber les volumes du carburant bleu transportés par la Russie vers l’Europe pourrait engendrer un chaos énergétique, selon un rapport du cabinet de recherche et de conseil Wood Mackenzie (WoodMac) publié ce lundi 7 février.D’après les experts de WoodMac, bien que les importations de GNL par le Vieux Continent aient doublé ces dernières années pour s’élever à 20% de l’offre européenne en 2021, les livraisons de gaz russe satisfont 28% de la demande annuelle.Un pareil scénario pourrait déboucher sur une "situation catastrophique" pour les préparatifs du système gazier européen pour l’hiver 2022-2023, car le niveau de remplissage des stocks risque de s’avérer proche de zéro.Pour assurer les approvisionnements en gaz, ce sont la "diplomatie et les sensibilités commerciales" qui devraient jouer un rôle essentiel dans les relations entre l’Europe et la Russie, selon le rapport.Malgré une baisse de moitié depuis 2019, le transit gazier par l’Ukraine reste au niveau de 40 milliards de mètres cubes par an, soit environ 8% de la demande totale, poursuit dans son analyse le cabinet de conseil.L’arrêt du transport du gaz via l’Ukraine porterait pour l’Europe des risques similaires de stocks peu remplis pour la nouvelle saison froide, constatent les experts. Même si les Pays-Bas et la Norvège augmentaient leur production de gaz nationale et Moscou essayait de "réacheminer" ses fournitures en augmentant les capacités inutilisées du gazoduc Yamal.Dans ce contexte, WoodMac s’attend plutôt à une hausse prochaine de 20% des importations gazières de Russie, mais alerte que le Vieux Continent pourrait toujours courir le risque d’entrer dans l’hiver prochain avec un niveau de remplissage des stocks plus bas que la normale.Les experts pronostiquent que l’Europe fera face à un niveau élevé des prix, la multiplication des livraisons de GNL qatari et américain ne pouvant être augmentées que d’ici quelques années.En même temps, WoodMac signale que la Russie pourrait ressentir l’aggravation de la crise énergétique tant sur le plan de sa réputation de fournisseur sûr qu’avec la finalisation du Nord Stream 2.La société met également en avant que c’est l’Asie qui serait le centre de la croissance du marché mondial du gaz à long terme, tout en constatant que "les prix élevés et la volatilité ne font aucun bien à la cause".Rien à reprocher, mais Bruxelles pas si contentLa Russie a réussi à renforcer sa résilience face aux sanctions économiques occidentales plus que l’Europe l’a fait dans le domaine de sa sécurité énergétique, surtout en cas d’éventuels arrêts des livraisons de gaz russe, a annoncé ce lundi 7 février le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères Josep Borrell.Le haut responsable de l’UE a reconnu le strict respect par la Russie de ses engagements contractuels, mais n’a pas manqué de reprocher à Gazprom d’avoir refusé d’envoyer des quantités supplémentaires de gaz pour remplir les installations de stockage européennes, "créant une nouvelle nervosité sur le marché".Selon M.Borrell, en réduisant le ratio global d'importation de gaz de Russie, l’UE investira non seulement dans la transition verte, mais aussi dans la réduction des dépendances stratégiques.La question de savoir qui payera pour cette réduction de ratio de la coopération énergétique entre la Russie et l’Europe reste cependant ouverte.
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Le gaz "s’épuiserait dans six semaines" si les livraisons russes en Europe s’arrêtaient aujourd’hui
Sur fond de crises énergétique et ukrainienne, Wood Mackenzie analyse plusieurs scénarios pour le marché gazier européen. Le cabinet de conseil constate que l’Europe dépend fortement des livraisons russes, mettant en avant des risques pour tous les acteurs concernés.
Il est peu probable que Moscou arrête lui-même ses exportations gazières aux partenaires européens, mais tout événement capable de perturber les volumes du carburant bleu transportés par la Russie vers l’Europe pourrait engendrer un chaos énergétique,
selon un rapport du cabinet de recherche et de conseil Wood Mackenzie (WoodMac) publié ce lundi 7 février.
D’après les experts de WoodMac, bien que les
importations de GNL par le Vieux Continent aient doublé ces dernières années pour s’élever à 20% de l’offre européenne en 2021, les livraisons de gaz russe satisfont 28% de la demande annuelle.
"Si tous les flux de gaz s’arrêtaient aujourd’hui, le stockage de gaz existant s’épuiserait dans six semaines, la destruction de la demande serait massive, et si les perturbations se prolongeaient, les stocks de gaz ne pourraient pas être rétablis pendant l’été", prévient le cabinet de conseil.
Un pareil scénario pourrait déboucher sur une "situation catastrophique" pour les préparatifs du système gazier européen pour l’hiver 2022-2023, car le niveau de
remplissage des stocks risque de s’avérer proche de zéro.
Pour assurer les approvisionnements en gaz, ce sont la "diplomatie et les sensibilités commerciales" qui devraient jouer un rôle essentiel dans les relations entre l’Europe et la Russie, selon le rapport.
Malgré une baisse de moitié depuis 2019, le
transit gazier par l’Ukraine reste au niveau de 40 milliards de mètres cubes par an, soit environ 8% de la demande totale, poursuit dans son analyse le cabinet de conseil.
L’arrêt du transport du gaz via l’Ukraine porterait pour l’Europe des risques similaires de stocks peu remplis pour la nouvelle saison froide, constatent les experts. Même si les Pays-Bas et la Norvège augmentaient leur production de gaz nationale et Moscou essayait de "réacheminer" ses fournitures en augmentant les capacités inutilisées du gazoduc Yamal.
Dans ce contexte, WoodMac s’attend plutôt à une hausse prochaine de 20% des importations gazières de Russie, mais alerte que le Vieux Continent pourrait toujours courir le risque d’entrer dans l’hiver prochain avec un niveau de remplissage des stocks plus bas que la normale.
Les experts pronostiquent que l’Europe fera face à un niveau élevé des prix, la
multiplication des livraisons de GNL qatari et américain ne pouvant être augmentées que d’ici quelques années.
En même temps, WoodMac signale que la Russie pourrait ressentir l’aggravation de la crise énergétique tant sur le plan de sa réputation de fournisseur sûr qu’avec la
finalisation du Nord Stream 2.
La société met également en avant que c’est l’Asie qui serait le centre de la croissance du marché mondial du gaz à long terme, tout en constatant que "les prix élevés et la volatilité ne font aucun bien à la cause".
Rien à reprocher, mais Bruxelles pas si content
La Russie a réussi à renforcer sa résilience face aux sanctions économiques occidentales plus que l’Europe l’a fait dans le domaine de sa sécurité énergétique, surtout en cas d’éventuels arrêts des livraisons de gaz russe, a annoncé ce lundi 7 février le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères
Josep Borrell.
Le haut responsable de l’UE a reconnu le strict respect par la Russie de ses engagements contractuels, mais n’a pas manqué de reprocher à Gazprom d’avoir refusé d’envoyer des quantités supplémentaires de gaz pour remplir les installations de stockage européennes, "créant une nouvelle nervosité sur le marché".
Selon M.Borrell, en réduisant le ratio global d'importation de gaz de Russie, l’UE investira non seulement dans la transition verte, mais aussi dans la réduction des dépendances stratégiques.
"L’Europe pourrait utiliser la crise pour pousser encore plus fort sur ses plans de neutralité carbone", c’est une des conclusions du rapport de WoodMac qui coïncide avec les déclarations du chef de la diplomatie européenne.
La question de savoir qui payera pour cette réduction de ratio de la coopération énergétique entre la Russie et l’Europe reste cependant ouverte.