L'UE veut remplacer le gaz russe par du GNL tout en admettant que Moscou remplit ses engagements

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Réservoirs de stockage de GNL (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 07.02.2022
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Le chef de la diplomatie européenne, pour lequel les prix de gaz élevés et les difficultés d’approvisionnement tiennent à la crise avec une Russie résiliente face aux sanctions, fait état de contacts avec plusieurs pays outre les États-Unis visant à étendre les livraisons de GNL et à régler la question de la sécurité de l’approvisionnement.
Alors que la Russie est depuis plusieurs décennies un fournisseur sûr de gaz naturel en Europe qui a toujours honoré ses engagements, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères a lié les prix élevés et les difficultés d’approvisionnement à la crise avec Moscou.
Josep Borrell affirme qu’en réduisant le ratio global d'importation de gaz de Russie, l’UE investira non seulement dans la transition verte, mais aussi dans la réduction des dépendances stratégiques.

Résilience russe face aux sanctions

Il se pose cependant la question de savoir qui perdra davantage de cette réduction de ratio.
"Ces dernières années, la Russie a renforcé sa résilience face aux sanctions économiques, en augmentant ses réserves de change, plus que nous ne l'avons fait pour renforcer notre capacité à faire face à d'éventuelles coupures d'approvisionnement en gaz", déplore-t-il.

Garantir les approvisionnements pour les mois à venir

Afin de diversifier les sources d’approvisionnement, des contacts sont en cours avec plusieurs pays.

"À court terme, nous sommes confrontés, et nous devons nous y attaquer, au problème immédiat d'assurer la sécurité de l'approvisionnement en gaz. Cela signifie travailler à une plus grande diversification des routes et des sources d'importation. Les États-Unis sont déjà le plus grand fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) d'Europe, et nous intensifions notre coopération pour garantir la sécurité de nos approvisionnements en gaz tout au long des mois à venir. Au-delà des États-Unis, nous discutons également avec la Norvège, le Qatar, l'Azerbaïdjan, l'Algérie et d'autres pour étendre les approvisionnements en GNL", a-t-il écrit sur son blog.

En reconnaissant le strict respect par la Russie de ses engagements contractuels, M.Borrell n’a pas manqué de reprocher à Gazprom d’avoir refusé d’envoyer des quantités supplémentaires de gaz pour remplir les installations de stockage européennes, "créant une nouvelle nervosité sur le marché".
"Les prix du gaz dans l'UE sont six à 10 fois plus élevés qu'il y a un an", a-t-il rappelé.

Les États-Unis ne s’arrêtent devant rien pour imposer leur GNL

Les États-Unis, qui font la promotion de leur GNL, mènent des négociations avec un certain nombre de pays sur son exportation vers l’Europe pour se substituer à celui de la Russie. Ils mettent à profit les accusations ressassées contre la Russie, balayées résolument par Moscou, de vouloir envahir l’Ukraine pour bloquer la mise en exploitation du gazoduc Nord Stream 2.
La dernière confirmation en date a été faite dimanche 6 janvier par le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
"Nous avons été absolument clairs sur le fait que si la Russie envahit l'Ukraine, d'une manière ou d'une autre, le Nord Stream 2 n'avancera pas. C'est un levier pour nous que nous avons en ce moment, donc nous avons l'intention de l’utiliser", a-t-il déclaré sur Fox News.
Le Kremlin qualifie les propos de l’Occident sur les préparatifs pour une invasion de vains et affirme qu’ils causent une escalade sans fondement des tensions.

Résultat d’une politique délibérée de la Commission européenne

Vladimir Poutine avait précédemment indiqué que la Russie n’avait rien à voir avec cette crise des prix que les Européens avaient créée eux-mêmes.
Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak avait expliqué que la Commission européenne avait délibérément mené une politique visant à remplacer des contrats à long terme par des transactions aux prix spot. Les livraisons sont alors effectuées vers les marchés où les prix sont les plus élevés et deviennent imprévisibles à moyen terme.
Il avait précisé que la Russie était prête à augmenter la production et les fournitures de gaz vers l’Europe, mais que Gazprom avait besoin de contrats à long terme car l’augmentation de la production demanderait des investissements importants.
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