Une thérapie novatrice contre les cancers permettrait aux patients de vivre 12 ans sans récidive

© Sputnik . Denis Abramov / Accéder à la base multimédiaEchantillons de sang prélevés pour dépister un éventuel cancer (image d'illustration)
Echantillons de sang prélevés pour dépister un éventuel cancer (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 05.02.2022
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Après avoir observé la dynamique de deux premiers patients traités en 2010 contre le cancer du sang avec une thérapie immunitaire novatrice, des scientifiques ont conclu que les résultats positifs et le fait que les patients ont pu vivre 12 ans sans récidive donnent l’espoir de diffuser ce traitement plus largement.
Un traitement contre les cancers, dont surtout la leucémie, appliqué il y a 12 ans sur deux patients avec le cancer du sang, a montré des résultats positifs et fait croire qu’il peut être appliqué plus largement, estime une équipe de scientifiques américains.
Elle a étudié l'état des deux premiers patients traités par des cellules CAR-T pour une leucémie en 2010 et a conclu qu'ils étaient en rémission persistante, sans aucun signe de rechute. Compte tenu des statistiques plus générales et des avancées récentes, l'immunothérapie génétique apparaît comme un traitement extrêmement prometteur des cancers du sang, ont indiqué les scientifiques qui ont présenté leurs observations dans la revue Nature.
Chez les deux premiers patients observés, la composition du système immunitaire a sensiblement changé au cours des 12 années. Notamment, les cellules CD4, et non les cellules CAR-T, sont devenues dominantes. Elles semblent aussi avoir appris à attaquer le cancer. Pourtant, les chercheurs ne savent toujours pas ce qui détermine l'efficacité à long terme de cette thérapie.
"La thérapie par cellules CAR-T a un bon effet à court terme, la rémission survient chez 90% des patients. Mais à 10 ans, ce pourcentage tombe à 30-40% pour différents types de cancer", indique une étude menée en 2015 et publiée sur le site du Centre américain pour les informations biotechnologiques.

Le mécanisme de la thérapie

La thérapie CAR-T consiste à apprendre au système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses. Pour ce faire, des cellules T immunitaires sont prélevées sur le patient, leur ADN est légèrement modifié, puis elles sont réinjectées au malade.
Au cours de la modification génétique, les cellules T développent un nouveau "détecteur" qui s’appelle récepteur d'antigène chimérique. Grâce à ce récepteur, les cellules immunitaires T sont capables de reconnaître celles infectées par le cancer. Les lymphocytes T attaquent l'enveloppe, la détruisent et empoisonnent le noyau avec des substances toxiques.

Les difficultés liées à cette thérapie

Le traitement par cellules CAR-T peut entraîner des effets secondaires graves, dont les principaux sont la réaction de choc immunitaire, un syndrome de libération de cytokines, et la mort généralisée des cellules nerveuses, conduisant dans certains cas au décès.
Parfois, les lymphocytes T modifiés commencent à prendre les cellules saines pour des cellules cancéreuses et les attaquent.
Alors que la thérapie fonctionne bien contre les cancers des cellules sanguines, elle est inefficace contre les tumeurs solides qui affectent des organes comme le foie ou le cœur. Les cellules T modifiées ne peuvent pas pénétrer profondément dans la tumeur, car elles produisent des substances qui suppriment les cellules immunitaires.
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L’application de la thérapie novatrice en France

Alors que ce traitement a été approuvé en Europe seulement en 2018 pour traiter deux cancers du sang chez les patients en situation d’échec thérapeutique, en 2017, le service d'hématologie clinique de l'hôpital Lyon Sud était le premier en France à tester cette thérapie novatrice. Sur 400 patients traités en France dans 20 centres experts, 100 ont été soignés aux Hospices civils de Lyon, indique leur site.
"Actuellement, on observe jusqu’à 50% de réponse complète du traitement par CAR-T cells dans le lymphome diffus à grandes cellules B et 60% dans la leucémie aiguë lymphoblastique à cellules B. Cette thérapie de dernier recours donne donc un espoir important à des patients ayant subi plusieurs échecs thérapeutiques et/ou trop âgés pour subir une autogreffe", indique le site des Hospices civils de Lyon.
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