Algérie: l’Omicron impose une scolarité à minima
© Sputnik . Tarek HafidUne école à Bachdjerah, quartier de la proche banlieue d'Alger
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Les autorités algériennes ont fermé les établissements scolaires pour tenter de juguler la propagation de la pandémie de Covid-19. Une mesure qui risque d’avoir un impact sur le cursus scolaire pour la seconde année consécutive.
L’Omicron a imposé de longues vacances aux élèves et aux personnels de l’éducation. Pour faire face à la propagation de ce variant, qui représente actuellement 93% des cas de Covid-19 en Algérie, les autorités ont décidé de fermer les établissements scolaires pour une durée de 17 jours. Cette mesure a été prise en deux temps: d’abord du 20 au 30 janvier puis 7 jours de plus du 31 janvier au 6 février.
Sage décision
— Artiste Silencieux 🎨 (@kamelbellatrech) January 19, 2022
L’#Algérie a décidé de fermer les écoles pour dix jours à partir du jeudi 20 janvier en raison de la flambée de la pandémie de #covid_19
Ils viennent de fermer les écoles pendant 10 jours en Algérie chui grv content mdrr
— Yanis🇩🇿 (@Yanix667) January 19, 2022
Précipitation
© Sputnik . Tarek HafidUne école à Bachdjerah, quartier de la proche banlieue d'Alger
Une école à Bachdjerah, quartier de la proche banlieue d'Alger
© Sputnik . Tarek Hafid
La décision de fermer les établissements a été prise la veille, le 19 janvier. Celle de prolonger la fermeture des écoles aurait été prise suite au pic d’infection constaté mardi 25 janvier, soit plus de 2.522 cas déclarés positifs au Covid-19 durant cette journée. Pour le gouvernement, les établissements scolaires étaient devenus des clusters et les élèves et leurs enseignants des vecteurs actifs du virus. Cependant, cette longue suspension a pris au dépourvu de nombreux parents qui ont dû s’organiser dans l’urgence. Ahmed Tessa, pédagogue et auteur, estime que les autorités n’auraient pas dû agir dans la précipitation pour permettre au corps enseignant de prendre des dispositions pédagogiques dans ce contexte exceptionnel.
"La décision a surpris tout le monde. Il aurait fallu accorder au moins une matinée supplémentaire pour que les enseignants puissent donner des leçons à réviser et des exercices à faire pendant cette coupure. Je connais une école de statut privé qui a transmis un message dans ce sens aux parents pour qu’ils le transmettent à leurs enfants. Les enseignants de cette école ont élaboré un tableau par niveau pédagogique et par matière avec les deux ou trois leçons à réviser avec autant d’exercices. Les parents ont apprécié, de même que les élèves", souligne Ahmed Tessa.
Le secteur de l’éducation nationale a tenté de reprendre une activité normale après les tensions conséquentes à la gestion de l’année scolaire 2020-2021 qui avait été amputée d’un trimestre. Le même scénario semble se profiler. En septembre 2021, la rentrée scolaire avait été reportée d’une douzaine de jours puis, au mois de décembre, les vacances de fin d’année avaient été rallongées de 10 jours. Jusqu’à présent, ce sont près de deux mois qui ont été supprimés du programme. De plus, depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d’élèves par classe a été divisé avec des cours qui ont lieu par demi-journée en alternance, la matinée puis l’après-midi. Ce système qui est appliqué essentiellement par les établissements publics a pour objectif d’éviter de surcharger les salles. Quel sera l’impact de cette scolarité à minima sur le programme scolaire et surtout sur le cursus des élèves?
"En réalité, tout dépend du profil de l’enfant. Celui qui a déjà des difficultés scolaires sera doublement pénalisé. Toutefois, on doit rappeler que depuis le Covid, les programmes ont été officiellement allégés, ils sont donc maîtrisables. Avec cette coupure, il est recommandé d’exploiter les mois de mai et une partie du mois de juin. L’obsession du programme à boucler est une hérésie dans un système scolaire tel que le nôtre. Il faut parler de gestion intelligente du programme en se concentrant sur les leçons essentielles", précise le pédagogue.
Pour l’heure, le ministère de l’Éducation nationale ne s’est pas encore prononcé sur le fait d’organiser l’année scolaire en deux ou trois trimestres ni même sur d’éventuels critères à prendre en considération pour les examens. Au terme de l’année scolaire 2020-2021, il avait été décidé de fixer la moyenne d'admission au baccalauréat à 9,5/20. Le ministère avait pris cette décision pour "des considérations sanitaires et psychologiques liées à la propagation de la pandémie de Covid-19".