Le Royaume-Uni envoie des forces spéciales en Ukraine, en plus de missiles antichars
13:46 21.01.2022 (Mis à jour: 13:51 21.01.2022)
© Photo Pixabay/derwikiLondres
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Accusant la Russie de préparer une invasion de l’Ukraine, le Royaume-Uni lui a fourni des milliers de missiles antichars et y a envoyé des renforts militaires, rapportent les médias britanniques. Londres envisagerait également de déployer des soldats dans les pays limitrophes. Les États-Unis et le Canada évoquent des missions semblables.
La Russie exigeant la diminution de la présence de l’Otan près de ses frontières pour assurer sa sécurité, certains membres de l’Alliance agissent inversement. Ils envoient ainsi des troupes et des armements à l’Ukraine et dans les pays voisins sous prétexte d’une invasion en préparation, ce que Moscou dément fermement.
Après que le vice-ministre britannique de la Défense, James Heappey, a déclaré avoir envoyé en Ukraine "des milliers de missiles antichars", un nouvel appui militaire a été évoqué par Sky News.
Selon les sources de la chaîne de télévision, une trentaine de membres d’un régiment d’élite sont arrivés en Ukraine pour assurer la formation des forces armées. Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, avait par ailleurs déjà fait mention de ce nouvel envoi de militaires à Kiev, le 17 janvier, tout en annonçant "la décision de fournir à l'Ukraine des systèmes d'armes légers, antiblindés et défensifs".
La Défense précise sur son site que ces unités ont pour objectif "d’assurer une présence constante à travers le monde, d’opérer avec des alliés et des partenaires et de s'attaquer aux adversaires, partout où ils constituent une menace pour le Royaume-Uni et ses intérêts".
Livraison d’armements
Quant aux lanceurs de missiles antichars, ils sont susceptibles d’avoir été transportés via les nombreux vols effectués entre le Royaume-Uni et l’Ukraine du 17 au 19 janvier, avance l’éditeur en chef de l’UK Defence Journal, George Allison. Il a publié sur Twitter un suivi accéléré des multiples allers-retours entre les deux pays, depuis un site de surveillance aérienne non précisé. D’après lui, des avions de transport C-17 Globemaster y ont été impliqués.
Here's a time-lapse of all of the United Kingdom to #Ukraine weapons airlift flights from the morning of the 17th of January to this very minute on the 19th of January 2022. The UK has no intention of letting Ukraine fall. pic.twitter.com/p4DcNv25mt
— George Allison (@geoallison) January 19, 2022
Dans un tweet suivant, il a mentionné que la fréquence des vols avait augmenté "depuis plusieurs semaines".
🚨 NEWS | Another British RC-135 surveillance aircraft is off to Ukraine today. The frequency of these flights has increased significantly in the last few weeks. pic.twitter.com/yuXlyKVYoR
— George Allison (@geoallison) January 20, 2022
Ces informations font suite au discours tenu devant le Parlement britannique par le ministre de la Défense, Ben Wallace, le 17 janvier, pour réaffirmer la position "claire" de Londres envers Kiev en matière de soutien "dans de nombreux domaines, notamment l’aide à la sécurité et la réforme de la défense". Il a également rappelé que le Royaume-Uni avait formé plus de 22.000 soldats ukrainiens dans le cadre de l’opération Orbital mise en place en 2015.
"Nous conservons le droit de fournir un soutien bilatéral à une nation souveraine sur demande, dans des domaines qui l'aideront à mieux se défendre", conclut-il.
Participation accrue de l’Otan
Londres prévoit de déployer des centaines de soldats supplémentaires dans les pays limitrophes membres de l’Otan, rapporte The Times en se référant à des sources à la Défense britannique. Les pays concernés sont l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, précise-t-il. Les renforts pourraient être envoyés pour compléter la mission actuelle.
Depuis 2016, le Royaume-Uni assure l'opération Cabrit en Estonie où ses troupes dirigent un groupement tactique multinational dans le cadre de la présence avancée renforcée (eFP) au sein de ces quatre pays, dont les conditions ont été mises en place en 2016 lors du sommet de l’Otan à Varsovie.
Selon le ministère de la Défense, environ 900 membres du personnel britannique sont déployés en Estonie, en plus de soldats français et danois. En Pologne, c’est un régiment de cavalerie blindée, qui compte environ 150 personnes et se trouve sous le commandement du 2 US Cavalry Regiment.
La veille, Joe Biden avait annoncé la livraison d’armements à Kiev pour un montant total de 600 millions de dollars, alors que le secrétaire d’État, Antony Blinken, déclarait les poursuivre prochainement. En outre, Washington a autorisé les pays baltes et le Royaume-Uni à fournir des armes américaines de leurs propres stocks, sans toutefois préciser leur type.
Une unité spéciale canadienne a également été envoyée en Ukraine pour aider à l’évacuation de sa mission diplomatique en cas de conflit, d’après les informations de Global News, lesquelles n’ont pas encore été officiellement confirmées. Par ailleurs, Justin Trudeau a réaffirmé le 18 janvier son soutien à Kiev et "l'engagement du Canada à poursuivre la coordination et l'engagement entre alliés et partenaires".
Les forces armées canadiennes jouent également un rôle dans la formation des militaires ukrainiens dans le cadre de l'opération UNIFIER, a noté dans la foulée la ministre de la Défense, Anita Anand. Plus de 12.500 membres des forces de sécurité ukrainiennes en ont bénéficié depuis 2015. Environ 200 membres des FAC y sont actuellement déployés dans le cadre de cette opération, a-t-elle précisé.
Ces activités ont été qualifiées de provocation par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, qui a fait part le 20 janvier lors d’un point de presse de la préoccupation mutuelle de Moscou et de Minsk concernant le renforcement de la présence militaire le long de leurs frontières. La Russie et la Biélorussie sont contraintes de réagir en patrouillant ensemble l’espace aérien et en menant des entraînements militaires conjoints.